Marquant explicitement leur soutien et leur reconnaissance à l’égard d’un dirigeant qui a su démontrer avec succès l’importance du développement rural à long terme comme une solution clé aux défis que connaît la planète aujourd’hui, les États membres ont aujourd’hui reconduit Gilbert F. Houngbo dans ses fonctions de Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) pour un deuxième mandat, lors de la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de l’institution.
Avec un programme encore plus ambitieux au cœur de ce deuxième mandat, et une attention particulière aux solutions technologiques, aux modèles de financement innovants et à de nouveaux partenariats avec le secteur privé, le FIDA continuera à lutter contre la faim et la pauvreté et à s’attaquer aux effets dévastateurs des changements climatiques, du chômage des jeunes ainsi que, plus récemment, ceux de la COVID-19, en menant sur le terrain une action qui ne laisse personne de côté.
« Alors que la pandémie dévaste toujours les zones rurales et qu’une augmentation de la pauvreté et de la faim est prévue, il est plus urgent que jamais que le FIDA passe à la vitesse supérieure », a déclaré Gilbert F. Houngbo, qui est Président du FIDA depuis 2017. « Aujourd’hui, c’est la COVID-19. Hier c’était un tsunami et on ne sait pas ce qui arrivera demain. Mais la menace des changements climatiques et de catastrophes météorologiques n’a pas diminué. Nous devons nous préparer. Aucune femme ou aucun homme des zones rurales ne devrait jamais se retrouver contraint de vendre ses maigres avoirs – ou d’émigrer – pour simplement survivre ».
Sous la présidence de Gilbert F. Houngbo, le FIDA a l’ambition de doubler son impact d’ici 2030 et de permettre à des millions de personnes supplémentaires de se libérer de la pauvreté et de la faim. L’objectif est de faire en sorte que 40 millions de personnes par an voient leurs revenus augmenter d’au moins 20% d’ici 2030, soit le double par rapport aux résultats obtenus par le FIDA actuellement.
À cette fin, Gilbert F. Houngbo a appelé les pays donateurs à augmenter de manière significative leur contribution au FIDA, afin de mettre en œuvre un programme de travail d’au moins 11 milliards d’USD entre 2022 et 2024, notamment grâce un nouveau programme de financement du secteur privé et une extension de son programme pionnier d’adaptation aux changements climatiques. Cela permettra de reconstruire des économies rurales plus fortes à mesure que les pays se remettront des effets de la COVID-19, et aidera ces populations rurales marginalisées à devenir beaucoup plus résilientes aux changements climatiques et autres chocs.
Dans son discours d’investiture, Gilbert F. Houngbo a déclaré que la lutte contre les effets dévastateurs des changements climatiques et l’inversion du recul de la biodiversité figuraient parmi ses premières priorités. Le mois dernier, le FIDA a lancé le Programme élargi d’adaptation de l’agriculture paysanne (ASAP+), conçu comme le plus gros fonds existant pour acheminer des financements pour l’action climatique vers les petits producteurs agricoles. Gilbert F. Houngbo ambitionne que le programme mobilise 500 millions de dollars et puisse aider plus de 10 millions de personnes à s’adapter à une situation climatique imprévisible. Malgré leur vulnérabilité démesurée face aux changements climatiques, les petits producteurs ne reçoivent actuellement que 1,7 % du financement mondial de l’action climat.
Un autre des objectifs de Gilbert F. Houngbo est de s’attaquer aux principales difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes ruraux pour trouver un emploi décent, et qui créent un terreau propice à l’instabilité et aux migrations. En Afrique, 60% des jeunes vivent dans les zones rurales et entre 10 et 12 millions de jeunes entrent sur le marché du travail chaque année. En augmentant ses investissements dans les agri-entrepreneurs et les petites et moyennes entreprises rurales, le FIDA vise à stimuler la création d’emplois pour les jeunes ruraux. Cela s’inscrit dans le prolongement de l’action menée par Gilbert F. Houngbo ces quatre dernières années, qui vise une collaboration accrue avec le secteur privé pour apporter aux zones rurales le savoir-faire, l’innovation et les investissements dont elles ont cruellement besoin.
Sous la présidence de Gilbert F. Houngbo, le FIDA a amplifié son programme de travail et a pu aider 36% de personnes pauvres et vulnérables en plus. Fin 2019, 132 millions de personnes dans plus de 90 pays avaient bénéficié des investissements du FIDA. Toutefois, dans son discours, Gilbert F. Houngbo a rappelé que l’énorme déficit actuel de financement à l’échelle mondiale risque de compromettre la réalisation de l’objectif de développement durable « Faim zéro » d’ici 2030. C’est pour cette raison que, sous sa direction, le FIDA a commencé à diversifier ses sources de capitaux afin d’optimiser son soutien aux personnes les plus pauvres du monde. En 2020, le FIDA a été le premier fonds des Nations Unies à recevoir une note de crédit, Fitch et Standard and Poor’s ayant tous deux annoncé la note AA+. Ces notes élevées aideront le FIDA à mobiliser davantage de fonds auprès de divers investisseurs potentiels à un coût favorable.
Gilbert F. Houngbo a également rappellé que la production d’aliments permet aux populations rurales non seulement de se nourrir, mais aussi d’avoir un revenu. Il a souligné la nécessité d’investir dans des systèmes alimentaires durables qui permettent aux populations rurales de gagner des revenus décents, d’avoir une alimentation nutritive et de mener une vie digne, ainsi que le rôle clé que jouera le FIDA pour en faire une priorité de la communauté internationale lors du prochain sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.
L’agriculture paysanne produit la moitié des calories alimentaires du monde, mais ce sont souvent ces mêmes agriculteurs qui souffrent de la faim. Le FIDA est la seule organisation multilatérale qui se consacre uniquement à la lutte contre la faim et la pauvreté dans les zones rurales où vivent les trois quarts des personnes dans le monde les plus pauvres et les plus exposées à l’insécurité alimentaire. Après des décennies de progrès dans la lutte contre l’extrême pauvreté, on constate aujourd’hui une inversion de tendance suite à la pandémie de COVID-19. Ainsi, jusqu’à 150 millions de personnes pourraient plonger dans l’extrême pauvreté d’ici 2021 et 136 millions de personnes supplémentaires souffrir de la faim.