De hauts dirigeants d’entreprise ont rencontré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, mercredi lors de la quatrième réunion annuelle de l’Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable (GISD) afin de présenter des solutions transformatrices pour combler le déficit de financement annuel de 4.300 milliards de dollars pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) dans les pays en développement.
La quatrième réunion annuelle s’est déroulée dans un contexte de détérioration des perspectives économiques mondiales. Les crises mondiales simultanées, notamment la guerre en Ukraine, le changement climatique et l’impact continu de la COVID-19, ont entraîné un écosystème d’investissement de plus en plus difficile. Les crises multiples menacent également de faire dérailler les progrès des ODD, la meilleure réponse au monde pour créer des sociétés plus saines et plus égalitaires.
« Le déficit de financement important et persistant des ODD doit stimuler notre effort collectif pour accroître le financement et les investissements privés en faveur des ODD. Il n’y a pas de temps à perdre. Nous ne pouvons pas nous permettre que les ODD soient hors de portée », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
L’Alliance GISD - convoquée par le Secrétaire général en 2019 - est composée d’éminents chefs d’entreprise du monde entier (y compris les dirigeants de Standard Chartered, Pimco, Citibank et Investec). L’Alliance cherche à aligner, augmenter et accélérer le financement et l’investissement pour les 17 objectifs. L’Alliance GISD est dirigée par les coprésidents Leila Fourie, Directrice générale de la Bourse de Johannesburg, et José Viñals, Président du groupe Standard Chartered.
« Au cours de l’année écoulée, s’appuyant sur le travail essentiel effectué au cours des années précédentes, l’Alliance GISD s’est concentrée sur la mise en place des conditions pour l’intensification du financement privé à long terme pour l’investissement dans le développement durable (IDD) », a déclaré Leila Fourie.
Nouvelles initiatives
« Au cours des douze prochains mois, l’Alliance GISD continuera d’intensifier ces efforts et de se lancer dans de nouvelles initiatives, en lançant une plateforme de financement mixte transformatrice qui permettra un co-investissement dans des projets d’infrastructure durables », a ajouté José Viñals. « Nous poursuivrons également notre engagement avec les parties prenantes mondiales pour faire avancer les réformes nécessaires pour débloquer des financements et des investissements pour le développement durable à l’appui des ODD ».
Pour faciliter le flux d’investissements vers les pays en développement, l’Alliance plaide pour une mobilisation plus efficace des capitaux privés par les banques multilatérales de développement et le système international de développement. Les membres du GISD ont formulé des recommandations sur les changements de gouvernance et les modèles commerciaux des banques de développement et sur l’amélioration des structures de financement mixte.
Depuis son lancement, l’Alliance a développé des normes et des outils pour aligner les portefeuilles d’investissement sur les ODD, y compris une définition unifiée de l’investissement dans le développement durable (IDD) et des mesures sectorielles alignées sur les ODD.
Plateforme d’investissement dans les infrastructures durables
Par exemple, Aware Super, membre du GISD, un fonds de pension basé en Australie avec environ 150 milliards de dollars australiens d’actifs, a intégré la définition de l’investissement dans le développement durable dans le cadre de ses procédures en matière d’investissement.
L’Alliance GISD s’apprête également à lancer la plateforme d’investissement dans les infrastructures durables (SIIP) qui permettra à plusieurs banques multilatérales de développement et investisseurs institutionnels de co-investir dans des infrastructures alignées sur les ODD et d’augmenter les investissements dans les marchés émergents.
Pour l’avenir, le GISD compile les meilleures pratiques parmi les investisseurs et les entreprises pour intégrer les considérations de durabilité dans les incitations à la performance et élabore des conseils pratiques pour faire évoluer et renforcer le marché obligataire durable.