Dans un communiqué publié vendredi, Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré qu’en plus de la mort des hommes et des femmes Casques bleus dans la ville de Tombouctou plus tôt dans la journée, quatre autres casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ont été blessés.
Les attaques visant les soldats de maintien de la paix de l’ONU « peuvent constituer des crimes de guerre » en vertu du droit international, poursuit le communiqué.
Le chef de l’ONU a appelé les autorités maliennes à « ne ménager aucun effort pour identifier et traduire rapidement en justice les auteurs de ces attaques odieuses ».
Il a présenté ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées, au Gouvernement et au peuple nigérian et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
« Le Secrétaire général réitère le soutien et la solidarité continus des Nations Unies au peuple malien », a déclaré M. Dujarric.
Appel au gouvernement de transition
Dans le même temps, le Conseil de sécurité a publié une déclaration condamnant l’attaque « dans les termes les plus forts » et a rendu hommage à « tous les soldats de la paix qui risquent leur vie ».
Ils ont appelé le gouvernement de transition du Mali à « enquêter rapidement » sur l’attaque avec le soutien de la MINUSMA et à promouvoir l’obligation de rendre des comptes en traduisant les auteurs en justice.
Les ambassadeurs ont rappelé aux responsables maliens de tenir le pays fournisseur de contingents concerné informé des progrès réalisés conformément aux résolutions du Conseil de sécurité sur la sûreté et la sécurité des soldats de la paix (2518) et la responsabilité de toute violence à leur encontre (2589).
Ils ont souligné que la participation à la planification, à la direction, au parrainage ou à la conduite d’attaques contre les soldats de la paix de la MINUSMA « constitue un base pour les sanctions ».
Un membre de l’équipe de recherche et de détection de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali surveille une route à Ménaka, dans le nord-est du Mali.
Lutte contre le terrorisme
La responsabilité de la sécurité du personnel de l’ONU incombe aux États hôtes, poursuit le communiqué, soulignant l’importance des communications entre la MINUSMA et le gouvernement de transition du Mali.
Le Conseil a réaffirmé que le terrorisme constituait « l’une des menaces les plus graves à la paix et à la sécurité internationales », le qualifiant de « criminel et injustifiable », quel qu’en soit le motif.
Ils ont souligné la nécessité de « traduire en justice les auteurs, les organisateurs, les financiers et les commanditaires de ces actes de terrorisme répréhensibles » et pour tous les États de lutter contre le terrorisme conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international.
Région du Grand Sahel
Tout en réitérant son plein soutien à la MINUSMA et aux autres présences sécuritaires dans la région du Sahel, le Conseil s’est déclaré préoccupé par la situation sécuritaire au Mali et la dimension transnationale du terrorisme dans la région du Sahel.
Ils ont exhorté les parties maliennes à mettre pleinement en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali « sans plus tarder ».
« Une paix et une sécurité durables dans la région du Sahel ne seront pas réalisées sans une combinaison d’efforts politiques, sécuritaires, de consolidation de la paix et de développement durable bénéficiant à toutes les régions du Mali, ainsi que la mise en œuvre intégrale, efficace et inclusive de l’Accord », ont-ils déclaré.
Les Casques bleus sénégalais servant avec la MINUSMA sécurisent l’itinéraire que leur convoi doit emprunter pour se rendre à Ogoussagou afin d’assurer la sécurité de son personnel.
Aux côtés du Mali
Le Conseil a en outre souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité des Casques bleus.
Ces « actes odieux » ne saperont pas la détermination des soldats de la paix à continuer de soutenir le processus de paix et de réconciliation au Mali, conclut le communiqué.