Ayant observé une retraite politique, la sortie médiatique de Jean Ping du samedi dernier jette l’équivoque dans une atmosphère déjà faisandée par l’état de santé d’Ali Bongo, hospitalisé depuis plus d’une semaine déjà en Arabie Saoudite. Un malaise survenu en marge d’un sommet économique arabe auquel il devait prendre part au côté de ses hôtes. Le discours tenu par ce ténor de l’opposition suscite des interrogations de par le caractère insolite d’une telle apparition.
Dans un décor qui a revêtu les insignes de la République, c’est quasiment en toute majesté que Jean Ping a délivré son adresse aux gabonais, de tout bord politique et à qui il dit tendre la main en invitant à une plus grande responsabilité face aux défis du moment. Tout en confortant le choix légitime des urnes qui l’avait porté en tête de l’élection présidentielle au soir du 30 aout 2016.
Résultats à l’issu duquel il avait été privé d’accéder au pouvoir et de l’exercer. Une telle démarche est sans conteste la conséquence d’un acte mûrement réfléchi, une posture avisée d’homme averti. D’abord parce que cette démarche s’aligne aux rumeurs persistantes qui donnent Ali Bongo pour mort, aussi elle découlerait d’une supposée légitimité acquise du peuple dans sa majorité tenue en dupe.
L’ambiance actuelle : une imposture politico-médiatique pour les contempteurs du pouvoir, un non-événement pour ses tenants convainc plus d’un à dire que cette situation est une affaire gênante si bien que de part et d’autres, ça use des subterfuges abracadabrants pour émoustiller d’un côté, apaiser de l’autre, des gabonais qui, pour leur part sont dorénavant tournés vers les réseaux sociaux que les voies autorisées des médias.
Tant les réactions gouvernementales en la question sont ubuesques. A coup sûr, une chape de plomb pèse sur les PDGistes embarrassés à apporter la preuve vivante de leur coryphée à un tel point qu’aucun aventurisme n’est admis de la part du pouvoir au risque de ne pas révéler, même si non avérés, des éléments sensibles susceptibles de contenter les pourfendeurs du pouvoir.