« Il y a vingt ans, le monde a été choqué par les terribles atrocités et violations des droits de l’homme au Darfour. Nous craignons qu’une dynamique similaire ne se développe » , a mis en garde vendredi le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
Le HCR , l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est gravement préoccupé par les derniers développements au Soudan alors que les combats s’intensifient dans la région du Darfour.
Plus de 8.000 nouveaux arrivés au Tchad en une semaine
Les civils fuient en masse le pays. Plus de 8.000 personnes ont trouvé refuge au Tchad voisin au cours de la seule semaine dernière – un chiffre probablement sous-estimé en raison des difficultés rencontrées pour enregistrer les nouveaux arrivants.
Le HCR, en collaboration avec le gouvernement et ses partenaires sur le terrain au Tchad, se prépare à de nouvelles arrivées de réfugiés alors que le conflit au Soudan fait rage.
Violences sexuelles, torture, exécutions arbitraires et extorsion de civils
Plus de 800 personnes auraient été tuées par des groupes armés à Ardamata, dans l’ouest du Darfour, une région jusqu’à présent moins touchée par le conflit, qui abritait également un camp de personnes déplacées à l’intérieur du pays, où près de 100 abris ont été rasés. Aussi, d’importants pillages – y compris des produits de secours du HCR – ont eu lieu dans la région.
Les informations faisant état de la poursuite des violences sexuelles, de la torture, des exécutions arbitraires, de l’extorsion de civils et du ciblage de groupes ethniques spécifiques sont très alarmantes, a indiqué l’Agence pour les réfugiés. D’autres rapports indiquent également que des milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays ont dû fuir un camp à El Geneina.
Permettre le passage des civils en toute sécurité
C’est dans ce contexte que Filippo Grandi a appelé à « l’arrêt immédiat des combats et au respect inconditionnel de la population civile par toutes les parties pour éviter une nouvelle catastrophe ».
Le HCR appelle aussi toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en permettant le passage en toute sécurité des civils qui se déplacent dans le pays.
Le conflit au Soudan déclenché en avril 2023 a provoqué le déplacement de plus de 4,8 millions de personnes à l’intérieur du pays et 1,2 million d’autres vers les pays voisins.