L’Organisation mondiale de la santé (OMS) convoquera prochainement son Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI) sur la maladie à virus Ébola en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agira pour ces experts de déterminer à nouveau si cette épidémie persistante doit être déclarée comme une urgence mondiale après la confirmation d’un cas à Goma.
Près d’un an après le début de l’épidémie d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le nombre de nouveaux cas a atteint des niveaux préoccupants, ont alerté les Nations Unies.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) ont organisé lundi à Genève une réunion de haut niveau pour faire le point sur la réponse coordonnée à Ebola et mobiliser davantage de soutien aux efforts déployés par le gouvernement congolais pour vaincre cette maladie mortelle.
Depuis août 2018, plus de 1.650 personnes sont décédées du virus, et environ 12 nouveaux cas sont signalés chaque jour.
Dimanche, le premier cas d’Ebola a été confirmé à Goma, une ville d’environ un million de personnes située au sud de l’épicentre de l’épidémie. La personne malade est un homme arrivé par bus dimanche matin dans la capitale du Nord-Kivu, avec 18 autres passagers et le chauffeur, en provenance de Butembo, l’un des principaux foyers de la maladie dans la province.
« Le malade a été ramené à Butembo pour qu’il soit pris en charge dans un centre de traitement d’Ebola. La vaccination a été lancée pour tous les contacts », a précisé le Dr. Oly Ilunga, Ministre de la santé de la RDC, présent à Genève. Devant les Etats membres réunis dans la ville suisse, M. Ilunga a indiqué que les autorités congolaises et l’OMS se sont préparées, depuis le début de l’épidémie, « à l’éventualité de cas positifs à Goma ».
« L’identification du cas à Goma pourrait potentiellement changer la donne dans la lutte contre l’épidémie », a déclaré le Dr Tedros, le Directeur général de l’OMS.
L’épidémie d’Ebola étant toujours limitée toujours au Nord-Kivu et de l’Ituri, deux provinces frontalières du Rwanda et de l’Ouganda pour la première et de l’Ouganda et du Soudan du Sud pour la seconde, la riposte est à un tournant critique. L’OMS estime que le risque de propagation au sein de ces provinces et vers les pays voisins de la RDC est très élevé.
Face à une épidémie d’Ebola qualifiée par Kinshasa comme « la plus complexe de son histoire et même de santé publique au niveau mondial », le Dr. Tedros a affiché son optimisme et sa confiance dans les mesures de riposte mises en place. « Avec le gouvernement, nous pouvons et allons mettre fin à cette épidémie », a-t-il dit, se voulant rassurant : « Nous disposons de meilleurs outils de santé publique que jamais pour lutter contre le virus Ebola, notamment un vaccin efficace ».
« Néanmoins, nous ne pouvons pas être trop prudents. J’ai donc décidé de convoquer à nouveau le comité d’urgence dès que possible pour évaluer la menace de ce développement et avoir des conseils en conséquence », a fait remarquer le chef de l’OMS.