Cameroun : Un collectif de 20 partis annonce son soutien à Paul Biya pour la présidentielle


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Un collectif de vingt partis politiques camerounais a annoncé sa création vendredi à Yaoundé dans le but d’apporter son soutien au président Paul Biya, candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre, qui compte vingt-six autres prétendants, selon les sources officielles.

Au pouvoir depuis 1982, le chef d’Etat sortant, 85 ans, a décidé de briguer un nouveau mandat de sept ans à la tête de son pays. Dans le tweet annonçant sa candidature, le chef de l’Etat camerounais avait appelé ses compatriotes vivant au pays et de la diaspora à lui renouveler leur confiance lors du scrutin présidentiel fixé au 7 octobre prochain, les invitant à relever avec lui « le défi d’un Cameroun plus uni, plus stable et plus prospère ».

Une semaine plus tard, ce collectif de vingt partis politiques a annoncé sa création vendredi à Yaoundé avec pour objectif unique le soutien à cette candidature. Inédit, ce mouvement est hétéroclite et ses membres ne sont pas les plus en vue de la scène politique camerounaise.

La présence de quelques anciens candidats à la présidence retient toutefois l’attention. Candidats malheureux à plusieurs reprises, Joachim Tabi Owono de l’Action pour la méritocratie et l’égalité des chances (AMEC) et Pierre Fritz Ngoh du Mouvement des écologistes du Cameroun (MEC) en sont les plus connus.

Y figurent aussi Jean de Dieu Momo, leader des Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (PADDEC), et Isaac Fezeu, du Mouvement pour l’émergence et le réveil citoyen (MERCI), en lice lors de l’élection présidentielle de 2011, ainsi que deux femmes, Marie Gisèle Abba de la Révolution camerounaise du peuple uni et Marguerite Flore Nkou Essomba du Parti ouvrier unifié du Cameroun.

Néanmoins, la présence de l’Union des populations du Cameroun (UPC), conduite par Bapooh Lipot, son secrétaire général et député à l’Assemblée nationale, ne passe pas inaperçue.

Depuis sa participation à l’élection présidentielle de 1992, la première comptant plusieurs candidats après la réintroduction du multipartisme au Cameroun deux ans auparavant, cette formation minée par de perpétuelles dissensions internes se distingue comme un membre de la majorité présidentielle.

Dans sa déclaration lue devant la presse vendredi, le collectif justifie son soutien au chef de l’Etat par l’échec de la mise en place d’une coalition de l’opposition, mettant en cause entre autres, « l’égoïsme de certains dirigeants de ces partis » et « l’absence d’un projet politique crédible de l’opposition ».

« Le chef de l’Etat réunit, à notre avis, les qualités et les atouts nécessaires pour maintenir la paix, la stabilité, l’unité nationale, le progrès économique et le respect du Cameroun dans le concert des nations », indique ce texte, qui dénonce et rejette les violences sécessionnistes en cours dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.