L’année écoulée a été marquée par la persistance de violations graves à l’encontre de garçons et de filles dans les conflits armés, selon un nouveau rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, qui plaide pour une coopération internationale accrue afin de mieux protéger des millions d’enfants affectés.
Le rapport, qui porte sur la période entre août 2018 et juillet 2019, présente une série recommandations à l’Assemblée générale des Nations Unies.
« La communauté internationale a la responsabilité collective d’agir pour mettre fin aux violations graves contre les enfants, qui peuvent constituer des indicateurs précoces d’une escalade du conflit », a déclaré la Représentante spéciale, Virginia Gamba, dans un communiqué de presse publié vendredi soir.
Le rapport montre que les mesures préventives doivent bénéficier du même niveau d’attention et des mêmes ressources que les mesures de réparation. La Représentante spéciale a également souligné l’importance de la présence d’acteurs spécialisés dans la protection de l’enfant au sein des missions de maintien de la paix et les missions politiques spéciales des Nations Unies, ainsi que dans les organisations régionales et internationales.
Dans ses recommandations aux États membres, la Représentante spéciale souligne l’importance de la protection de l’espace humanitaire et de l’accès sans entrave des acteurs humanitaires et de protection. « J’exhorte tous les États membres à veiller à ce que ces acteurs puissent opérer en toute sécurité dans des situations de conflit et j’invite les États membres à apporter un soutien politique et financier à leur travail crucial », a-t-elle ajouté.
Une augmentation des meurtres et des mutilations
Les conflits continuent d’avoir un impact dévastateur sur les enfants, avec une augmentation des meurtres et des mutilations en 2018.
Parmi les défis, la Représentante spéciale a mis en exergue la détention d’enfants pour des raisons de sécurité, y compris des enfants d’origine étrangère. Elle a appelé les gouvernements et les États membres concernés à faciliter la réintégration et le retour des garçons et des filles dans le respect du droit international, en tenant compte de l’intérêt supérieur de l’enfant. Elle a en outre exhorté les États membres à traiter principalement comme des victimes les enfants accusés d’association réelle ou présumée avec des parties à un conflit, en rappelant que la détention ne devrait être utilisée qu’en dernier recours et pour une durée aussi brève que possible.
Selon Mme Gamba, la collaboration de son bureau avec des parties concernées a produit des progrès tangibles pour la protection des enfants, citant en particulier trois nouveaux plans d’action signés en 2018 en République centrafricaine (2) et en Syrie (1).
En outre, elle a noté que des parties à un conflit ont pris d’importantes mesures de prévention et de protection, citant en particulier le conflit au Yémen et des groupes armés en République démocratique du Congo.
En avril 2019, la Représentante spéciale a lancé la campagne ACT afin de générer davantage de soutien et d’actions pour protéger les enfants touchés par la guerre. Elle a également lancé la Coalition mondiale pour la réintégration des anciens enfants soldats, coprésidée par l’UNICEF, dans le but de trouver des moyens novateurs de soutenir durablement les programmes de réintégration des enfants.
« Le 30e anniversaire de la Convention sur les droits de l’enfant et le 20e anniversaire de son Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés doivent être considérés comme une occasion pour les États membres de renouveler leur engagement de protéger les garçons et les filles et de placer l’intérêt supérieur de l’enfant au cœur de leurs efforts internationaux », a déclaré Mme Gamba.