L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a exhorté les autorités tanzaniennes à partager leurs informations relatives aux résultats d’examens récemment menés sur ce qui a été décrit comme une « étrange maladie » et qui a fait deux morts dans ce pays.
« La quantité limitée d’informations officielles communiquées par les autorités tanzaniennes représente un défi pour l’évaluation du risque posé par la maladie », a déclaré l’OMS dans un communiqué publié samedi soir.
La semaine dernière, la ministre tanzanienne de la Santé, Ummy Mwalimu, a réfuté les rumeurs sur des réseaux sociaux selon lesquelles une épidémie d’Ebola aurait éclaté dans le pays en faisant deux morts, tandis que cette maladie a tué plus de 2 000 personnes en République démocratique du Congo (RDC) voisine.
Selon elle, les tests effectués sur des échantillons des deux patients décédés la semaine dernière se sont révélés négatifs au virus Ebola, cependant l’OMS a indiqué que ni les détails cliniques ni les résultats des recherches des autorités sanitaires tanzaniennes n’avaient été partagés avec l’organisation onusienne de la santé basée à Genève.
A ce stade, l’OMS n’a pas eu vent de signes avant-coureurs d’une transmission étendue de toute maladie liée à ces cas, mais les recherches se poursuivent pour établir un diagnostic et mieux évaluer les risques.
L’OMS, via son processus de surveillance régulière basé sur les événements, a été informée le 10 septembre d’allégations non officielles au sujet du décès d’une personne soupçonnée d’être porteuse du virus Ebola à Dar es Salaam, et a ensuite été informée le lendemain qu’un test réalisé sur ce patient au Laboratoire national de la santé tanzanien s’est révélé positif au virus Ebola.
Le même jour, l’OMS a reçu des informations non officielles faisant état d’un autre cas suspect de maladie à virus Ebola détecté à Mwanza, dans le nord de la Tanzanie, qui a été ensuite testé négatif, indique le communiqué, ajoutant que l’OMS a continué de tenter de demander aux autorités tanzaniennes, conformément au règlement sanitaire international, de vérifier ces cas.
Le 12 septembre, l’OMS a appris de sources non officielles qu’un patient de 27 ans soupçonné d’être infecté par le virus Ebola aurait été admis à l’hôpital dans la capitale, sans qu’elle en sache plus sur ses résultats d’examens.
En dépit de plusieurs demandes envoyées, l’OMS n’a reçu aucune réponse de la part des autorités sanitaires tanzaniennes concernant ces cas, souligne le communiqué.
Le 17 juillet dernier, l’OMS avait déclaré que l’épidémie d’Ebola en RDC était une urgence de santé publique de portée internationale et que le risque général d’Ebola au niveau régional était très élevé.
Dans ce contexte, l’OMS avait appelé les Etats membres de la région, dont la Tanzanie, à renforcer leurs préparatifs opérationnels et des activités telles que la détection, la vérification, le signalement et la confirmation en laboratoire de tout cas soupçonné d’Ebola.