Ntoutoume Emane livre sa part de vérité sur l’affaire du Grand marché de Libreville


Crédit photo : © 2018 D.R.

l’on sait depuis ce week-end, les dessous de l’interpellation aux services de Contre-ingérence du Gabon de l’ancien maire de Libreville Jean François Ntoutoume Emane. Le mis en cause qui a été auditionné mercredi par cette police toute spéciale, a livré sa part de vérité au cours d’une conférence de presse qu’il a animé samedi à Libreville. Une affaire qui sent le manque de continuité de l’Etat entre deux administrations politiques de même bord qui se sont succédé à la tête de la mairie de Libreville, empêchant par là-même, la construction du Grand marché de Libreville.

Une décision de justice, émanant du tribunal commercial de Paris a condamné l’Etat gabonais à verser la faramineuse somme de 65 milliards à la société suisse Webcor. Ceci en réparation du préjudice concédé par la suspension abusive du contrat relatif au chantier du Grand Marché de Libreville.

Tout éclate par cette convocation, le mercredi 12 septembre 2018 de l’ancien édile de la mairie de Libreville Jean François Ntoutoume Emane par les officiers de police judiciaire de la Direction générale de la Contre-ingérence et de la Sécurité militaire (DGCISM), communément appelée B2. L’audition aurait porté sur des présumés retro-commissions et autre corruptions ayant émaillé ce qui est devenu une nébuleuse : l’affaire webcor.

A l’ex-édile, de répondre de sa gestion de ce dossier sulfureux qui, aujourd’hui grève l’Etat à hauteur de 65 milliards de Franc CFA, de dire que les travaux du Grand marché de Libreville débutés en juin 2010 et arrêté à 27 milliards, ont connu un début de chantier financé uniquement par Webcor.

L’entame de ces travaux a coûté 3 milliards à cette société qui, quelque temps après, est amenée a interrompre les travaux par une correspondance qui lui est adressée par la nouvelle mairesse fraîchement élue, en la personne de Mme Ossouka Raponda en juin 2015.

Désemparée, sans interlocuteur direct et franc, malgré maintes tentatives entreprissent dans la relance du projet auprès des nouvelles autorités, et ce 3 ans durant, la société suisse n’a eu d’interlocuteur idéal que le tribunal commercial de Paris qui au final, condamnera le Gabon pour rupture abusive du contrat. Décision rendue le 28 juin à Paris.

Cette affaire une fois de plus, à la limite de l’absurde revêt de graves incohérences purement administratives ayant trait à la continuité du service de l’Etat qui en réalité s’apparente à une vue de l’esprit. Elle révèle que les affaires courantes ne s’assurent pas toujours de continuité quand les têtes viennent à changer au sommet de la hiérarchie. Toute chose qui n’honore pas le pays !