Covid 19 : Le cri d’alarme des doctorants Gabonais de France pour une année dérogatoire de bourse


Crédit photo : © 2020 D.R.

Face à la paralysie de toutes leurs activités de recherche et de rédaction orchestrée par l’épidémie de Covid-19, les doctorants Gabonais boursiers en quatrième (4e) année de thèse en France à travers un collectif ont introduit, le 28 avril 2020, auprès des plus hautes autorités gabonaises une demande de dérogation exceptionnelle de bourse pour l’année académique 2020-2021, nous relève une note d’information envoyée à la rédaction de Gabonmatin. Retrouvez dans les lignes qui suivent l’intégralité et la quintessence de cette sollicitation qui gagnerait à faire écho auprès des instances de l’agence nationale des bourses et stages du Gabon (ANBG) et de l’Enseignement supérieur car l’avenir de nos compatriotes en dépend.

Il convient avant tout de rappeler que l’année académique en cours (2019-2020) marque la fin des contrats de financement d’études par l’État gabonais envers tous ses doctorants boursiers de quatrième (4e) année régulièrement inscrits dans les universités et dans les grandes écoles françaises. Mais la crise sanitaire actuelle, telle une onde de choc, s’est propagée au point de bouleverser de manière considérable leurs calendriers de recherche ainsi que leurs activités rédactionnelles.

Ainsi, compte tenu de l’impossibilité d’entreprendre des études de terrain, de l’incapacité de consulter des banques de données, ainsi que de l’interdiction de se déplacer afin de prendre part à des séminaires, colloques et autres journées d’études, Madame Frédérique Vidal, en sa qualité de Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de France, dans un communiqué de presse datant du 23 avril 2020, « a décidé d’autoriser les organismes et établissements qui accueillent des doctorants à prolonger la durée de thèse ainsi que celle du contrat doctoral. Cette prolongation pouvant aller jusqu’à un (1) an, permettra de compenser l’impact des interruptions des travaux de recherche dues à cette crise ».

Si cette décision oblige d’une part les doctorants Gabonais, comme bien d’autres en France, à se réinscrire pour la prochaine année académique 2020-2021, d’autre part ces derniers s’interrogent avec beaucoup d’inquiétude au sujet de la manière dont ils vont devoir poursuivre cette cinquième année aussi bien au niveau scientifique que social. C’est donc fort de cela que le collectif a introduit de manière expresse, une demande exceptionnelle de cinquième année de bourse auprès des plus hautes instances décisionnelles du pays en tête desquelles : La Présidence de la République, Le Ministère de l’Enseignement Supérieur, Le Ministère des Affaires Étrangères, sans oublier l’Agence Nationale des Bourses et Stages du Gabon et l’Ambassade du Gabon en France. Cela dit, il n’y a pour l’heure que les deux dernières instances citées qui ont accusé réception de ladite demande.

La bourse est donc l’objet central de leur requête d’autant qu’elle comporte des enjeux socio-scientifiques cruciaux. En effet, en République Gabonaise, la bourse d’études constitue un des instruments majeurs des politiques sociales en faveur des élèves et étudiants répondant aux critères d’attribution contenus dans le décret n° 0404/PR/MENESTFPRSCJS du 26 septembre 2012. Suivant l’article 2 dudit décret, la bourse fait office de « moyens matériels et financiers alloués pour la formation et le soutien des élèves et étudiants de nationalité gabonaise, inscrits dans les établissements secondaires au Gabon et les établissements supérieurs d’enseignement général et technique reconnus par les ministères compétents, au Gabon ou à l’étranger ».

Pour le doctorant Gabonais en France, la bourse est indispensable pour des raisons administratives et sociales. Au plan administratif, le séjour sur le territoire français pour un étudiant étranger, nécessite l’obtention d’un titre de séjour, soumis à un protocole administratif : être inscrit dans un établissement supérieur et fournir des justificatifs de financement. Au plan social, pour obtenir un logement universitaire ou particulier, il est une fois de plus obligatoire de présenter un justificatif de solvabilité. Au plan scientifique, c’est encore grâce à la bourse que les doctorants parviennent à acheter leurs ouvrages. De ce fait, la bourse constitue un ̎ sésame ̎ qui permet au doctorant de suivre sa formation et de mener ses recherches dans les conditions normales.

Dans l’expectative, le collectif espère donc que les plus hautes autorités Gabonaises accèderont favorablement à leur sollicitation, car dans le cas échéant, ces compatriotes devront faire face à un ensemble de difficultés : impossibilité de payer les frais de réinscription pour leur cinquième année et leurs loyers, de justifier des financements pour le renouvellement de leurs titres de séjour sans oublier les besoins vitaux comme se nourrir et se vêtir. C’est donc à la manifestation d’un élan supplémentaire de solidarité que les plus hautes autorités gabonaises sont ici appelées.

Le collectif des doctorants gabonais de France.