Au moins 58 personnes ont été tuées au cours des violences entre communautés ethniques survenues récemment en périphérie de la capitale Addis Abeba, ont affirmé mercredi un chercheur d’Amnistie internationale et une source éthiopienne participant à l’enquête.
Ce bilan est plus du double de celui annoncé lundi par le gouvernement éthiopien, qui faisait état de 23 morts durant le weekend dans la ville de Burayu, située en région oromo, près d’Addis Abeba.
Ces violences avaient éclaté la semaine passée et durant le weekend à l’ouest d’Addis Abeba, poussant des centaines de personnes à fuir leurs foyers et entraînant des manifestations lundi dans la capitale.
Fisseha Tekle, un chercheur de l’ONG Amnistie internationale, a assuré avoir parlé à des résidents ayant dénombré 58 morts de vendredi à lundi à Burayu. « Ces gens ont indiqué à Amnistie internationale avoir vu 8 corps vendredi, 21 le samedi, ils en ont vu environ 11 dimanche et le nombre de cadavres était de 18 le lundi », a-t-il détaillé.
Mais un responsable participant à l’enquête sur les violences et qui a vu les corps des personnes tuées a assuré mercredi à l’AFP que le nombre de personnes tuées dans le cadre de ces violences est non seulement plus élevé, mais que ces violences ont eu lieu dans une zone géographique plus grande qu’annoncé par les autorités, jusque dans le centre d’Addis Abeba.
« Il y a 65 » morts à Burayu, Ashewa Meda et Kolfe, villes situées à l’ouest d’Addis Abeba, ainsi qu’à Kirkos, un quartier du centre de la capitale, a-t-il dit sous couvert de l’anonymat.
Les personnes ayant fui ces violences disent avoir été la cible de groupes de jeunes oromo, la plus importante ethnie du pays, qui les visaient car ils appartiennent à des minorités ethniques.