Gabon Matin vous livre l’intégralité du discours de clôture de la session ordinaire et extraordinaire de l’Assemblée nationale du président de l’institution Faustin Boukoubi. Discours de fin de la 13e législature prononcé ce 14 juillet à Libreville.
Monsieur le Premier Ministre, Madame le Président du Sénat,
Mesdames et messieurs les Présidents et Représentants des Institutions Constitutionnelles,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Monsieur le Haut-Commissaire Général de la République,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques, Consulaires, les Représentants des Organisations internationales,
Distingués Invités, Mesdames et Messieurs, Très chers Collègues.
C’est avec un grand honneur et une profonde considération que je commence mon propos, aujourd’hui comme souvent, par vous présenter mes civilités.
En tant que représentants éminents de nos institutions, vous incarnez à des degrés divers, nos Etats et la communauté internationale. Il est donc de mon devoir de vous exprimer ma contribution inestimable au rayonnement de notre pays.
Monsieur le Premier Ministre, votre engagement indéfectible à mettre en œuvre la politique du Chef de l’Etat, à promouvoir la prospérité et la justice sociale, en vue d’assurer le bien-être de la population, justifient notre confiance à votre égard. Nous vous encourageons à poursuivre votre action sur la voie du pragmatisme et de la proximité.
Du reste, comment pourrait-il en être autrement, lorsque l’on constate avec admiration et émerveillement, la détermination dont le Chef de l’Etat, son Excellence Ali BONGO ONDIMBA fait montre en toutes circonstances ?
Une tournée qui lui a permis de communier avec son peuple, d’en écouter toutes les composantes et d’apprécier sans intermédiaire les réalités de chaque localité.
A Madame le Président du Sénat, aux Présidents des autres Institutions, au Doyen de la Cour Constitutionnelle, et aux Autorités indépendantes, je tiens à souligner votre rôle essentiel dans la préservation de l’équilibre des pouvoirs et la sauvegarde de l’Etat de droit.
Aux membres du Gouvernement, je salue votre dévouement à la gestion des affaires publiques et à la recherche de solutions aux défis auxquels notre pays est confronté. Nous vous sommes reconnaissants de votre considération envers le Parlement, qui se manifeste notamment par votre présence régulière aux activités parlementaires.
Aux Chefs de Missions Diplomatiques, consulaires, et Représentants des organisations internationales, je tiens à vous exprimer notre gratitude pour votre rôle essentiel dans le maintien des relations bilatérales et la préservation du bon vivre-ensemble entre vos ressortissants et la population gabonaise. De même, nous vous remercions de contribuer au renforcement de nos relations avec la communauté
Chers concitoyens présents dans les tribunes, distingués invités et particulièrement les hommes et femmes des médias, dont le rôle est déterminant dans la préservation de la paix sociale, nous exprimons notre admiration à la plupart d’entre vous qui accomplissent leur devoir avec professionnalisme et objectivité Que nos interactions soient empreintes de respect mutuel, de courtoisie et de considération, car ce sont ces valeurs qui nourrissent les fondements de notre société et assurent la construction d’un avenir meilleur pour tous.
Mes très chers Collègues,
Au cours de cette session longue de neuf mois, pour la première fois de notre histoire, nous avons travaillé ensemble pour représenter les intérêts de nos concitoyens, exprimés directement ou à travers nos bords politiques respectifs, à débattre des questions cruciales impactant l’avenir de notre nation.
Nous avons débattu avec conviction et parfois avec passion, défendant nos idées et nos valeurs, en fonction de nos sensibilités respectives.
Bien évidemment, en démocratie, la pensée unique autour d’une idée, d’un projet et de surcroît d’une vision, relève de l’utopie, chacun regardant midi devant sa porte. Cependant, l’abnégation, et le sens de l’intérêt général qui prévalent essentiellement, au cours de l’examen des projets et propositions de lois, a permis l’adoption par un vote à l’unanimité de plusieurs textes.
Il en est résulté le bilan suivant :
Au cours de la session ordinaire qui s’est achevée le 30 juin dernier et de la session extraordinaire qui prend fin ce jour, l’Assemblée Nationale a voté cinquante-cinq textes, dont deux principaux.
Il s’agit en premier lieu du projet de loi déterminant les ressources et les charges de l’Etat pour l’année 2023 qui définit les grandes lignes de la politique économique et budgétaire du Gouvernement.
Il s’agit également du projet de loi portant révision de la Constitution de la République Gabonaise, et son corollaire, le code électoral, consécutivement à la grande concertation de la classe politique organisée par le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, dont l’objectif visé consistait à renforcer notre jeune démocratie, en vue d’éviter à notre pays des crises post- électorales récurrentes.
Les réformes adoptées, faut-il le rappeler sont entre autres :
La réduction de la durée du mandat du Président de République de 7ans à 5 ans ;
L’harmonisation des mandats politiques à 5 ans pour l’élection du Président de la
République, des Sénateurs, des Députés et des élus locaux ;
L’adoption d’un scrutin majoritaire à un tour pour l’élection du Président de la
République et des Parlementaires.
En outre, les Députés ont examiné et adopté le projet de loi portant statut des magistrats.
Ce texte vise à améliorer les conditions de vie et de travail des Magistrats. Nous espérons avoir ainsi contribué à ramener durablement la sérénité dans le pouvoir judiciaire, dont les juridictions ont connu de très fortes perturbations pendant plusieurs mois, au grand dam de nombreux justiciables, allant des concitoyens nécessiteux aux opérateurs économiques, en passant par tous les usagers de ces services publics clés pour une raison ou pour une autre.
Nous avons également voté le projet de loi portant statut de l’artiste qui a pour objectif de doter l’artiste et l’acteur culturel d’un statut juridique en vue d’une amélioration véritable de son cadre professionnel et social.
Par ailleurs, d’autres textes impactant fortement plusieurs secteurs ont été votés par les élus du peuple, notamment :
Projet de loi relatif à la prévention des risques et la gestion des catastrophes ainsi que des crises humanitaires en République Gabonaise ;
Projet de loi portant réglementation du secteur de l’eau ;
Projet de loi portant réglementation du secteur de l’électricité ;
Projet de loi portant modification et suppression de certaines dispositions de la loi portant code de sécurité social ;
Projet de loi portant modification et suppression de certaines dispositions de l’ordonnance instituant un Régime d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale en République Gabonaise ;
Partageant concurremment l’initiative des lois avec le Gouvernent, nous avons examiné et adopté plusieurs propositions de lois régissant les secteurs scolaire, social, économique, politique et environnemental.
Ainsi la Proposition de loi portant lutte contre le Harcèlement en milieux scolaire et familial au Gabon vise à lutter efficacement contre les abus de plus en plus récurrents.
Quant à la Proposition de loi d’orientation de la Responsabilité Sociétale des Entreprises en République Gabonaise, elle répond à un souci de définir un cadre juridique général qui prendrait en compte l’ensemble des orientations de ce domaine précis.
Il sied de rappeler que l’Assemblée Nationale a reçu le 24 janvier 2023, Monsieur le Premier Ministre, chef du Gouvernement venu, après sa nomination, faire sa déclaration de politique générale.
L’occasion a ainsi été donnée à la Représentation nationale, à travers cet exercice constitutionnel d’apprécier les perspectives de l’action de ce nouveau gouvernement, placées sous le sceau du « patriotisme, du pragmatisme et de la proximité ».
Outre les fonctions législatives, de contrôle et d’évaluation, l’Assemblée Nationale exerce également, comme vous le savez, une fonction diplomatique. Les activités y relatives ont particulièrement été marquées ces derniers mois par le multilatéralisme, pour faire corps avec l’approche diplomatique conduite par le Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA.
Revenant à l’actualité nationale, je voudrais saisir l’opportunité qui m’est offerte, pour féliciter, aux noms de l’ensemble de mes chers collègues, et des populations que nous représentons, le Chef de l’Etat pour le succès de la tournée républicaine qu’il vient d’effectuer.
Moments privilégiés de communion avec le Peuple, d’échanges avec la jeunesse et les femmes, de partage avec les force vives de la Nation, d’assurance pour les populations démunies et affligées, ce séjour du Président de la République dans nos villes et villages, a fait l’objet d’un enthousiasme extraordinaire, sans distinction de sensibilités politiques.
Il convient de souligner que la contribution financière de l’Etat, apportée quelques semaines plus tôt aux victimes du conflit Homme - faune a engendré un grand soulagement et annihilé les mécontentements perceptibles quelques semaines plus tôt.
Dans la même veine, je ne saurais passer sous silence les efforts consentis ces
derniers temps, par le Gouvernement. Il s’agit notamment de :
l’opération d’enrôlement sur la liste électorale ;
la bonne ténue des examens de fin d’année et les résultats encourageants ;
l’accalmie qui a régné tout au long de l’année académique ;
l’organisation des assises sur la vie chère et les différentes mesures dont la
mise en œuvre a débuté ;
le frémissement enregistré dans l’aménagement de certains axes routiers, notamment les premiers tronçons de la Transgabonais.
Gageons que la période de saison sèche, propice aux travaux du sol, sera mise à profit pour remédier à l’impraticabilité de certaines routes et permettra de trouver des solutions aux difficultés de déplacement, notamment dans les quartiers sous-intégrés et vers l’arrière-pays.
Toutefois, les instructions que le Chef de l’Etat a données aux membres du gouvernement, relativement aux préoccupations des populations, ont redonné espoir aux différentes couches sociales qui n’en attendaient pas moins.
Mes chers Collègues,
Après 9 mois et 15 jours que nous n’avons pas vu passer, nous nous apprêtons à prendre congé de l’hémicycle et retourner dans nos circonscriptions respectives, à un moment où nous entrons résolument dans une période sensible, caractérisée par l’organisation historique d’élections générales, pour la première fois dans notre pays.
De ce fait, il est essentiel que nous gardions à l’esprit le devoir qui nous incombe en tant que Représentants de la nation, de contribuer à promouvoir au moins quatre valeurs dignes d’un bon citoyen gabonais.
Où que nous soyons, candidats ou pas, militant d’un Parti politique ou simplement citoyen, nous devons privilégier le respect mutuel, la considération des opinions divergentes et le dialogue constructif.
En faisant preuve de retenue, en tant qu’acteurs politiques nous-mêmes, nous renforçons non seulement l’intégrité de cette institution, mais nous montrons également l’exemple à suivre par nos concitoyens.
Le civisme exige également le respect des règles établies, notamment en matière d’environnement, de ressources naturelles et de comportement dans les espaces communautaires.
Avec l’ensemble des concitoyens que nous côtoyons, cultivons l’UNITE. Malgré nos adversités politiques, nous avons tous à cœur, l’envie de servir notre pays et ses habitants et le désir de relever les défis auxquels nous sommes confrontés.
En cultivant un esprit d’unité, nous pouvons réaliser de grandes choses et surmonter les obstacles qui se dressent sur notre chemin. N’oublions pas que notre diversité est une richesse et que « unis, dans la concorde et la fraternité comme l’ont préconisé les pères de notre nation, nous sommes plus forts.
4- La préservation de LA PAIX est une responsabilité individuelle et collective.
Dans un monde marqué par des conflits et des tensions, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver la paix à l’intérieur de nos frontières et au-delà. Cela signifie promouvoir le dialogue, rechercher des solutions pacifiques aux différends et éviter toute forme de violence ou de discours incitant à la haine.
La paix est un bien précieux qui doit être préservé pour nous permettre de vieillir
en bonne santé et ne pas compromettre l’avenir des générations futures.
Je ne saurais terminer mon propos sans exprimer ma profonde gratitude à la fois :
A cet effet, tout en souhaitant courage et réussite aux candidats, mes pensées vont également vers ceux d’entre nous, et pas des moindres qui, pour une raison ou pour une autre, ne solliciteront plus les suffrages de leurs électeurs, mais s’acheminent vers une nouvelle vie. Oui, car il y a une autre vie après l’Assemblée Nationale, épanouissante, voire exaltante !
Qu’ils reçoivent le témoignage de notre infinie reconnaissance et l’assurance de la
préservation de notre affection à leur égard.
Honorables Députés, Mes Chers Collègues.
En tant que leaders, notre humeur et nos attitudes sont contagieuses.
Allons -y vers nos compatriotes, vers nos électeurs avec conviction des vertus de la Paix et des bonnes perspectives de prospérité.
Sur ce, je déclare close les sessions ordinaire et extraordinaire 2022 – 2023.
Vive le GABON, PAISIBLE, UNI ET PROSPERE.
Je vous remercie !