Les trois quarts de l’environnement terrestre et environ les deux tiers de l’environnement marin ont été considérablement modifiés par les actions humaines, a signalé le Secrétaire général des Nations Unies à l’occasion de la Journée internationale de la diversité biologique, dimanche, exhortant à mettre fin à la « guerre insensée et destructrice contre la nature ».
« La biodiversité est essentielle pour atteindre les Objectifs de développement durable, mettre fin à la menace existentielle du changement climatique, stopper la dégradation des sols, renforcer la sécurité alimentaire et soutenir les progrès en matière de santé humaine », a déclaré António Guterres dans un communiqué.
Un cadre mondial pour la biodiversité
Le chef de l’ONU a souligné que la biodiversité offre des solutions pour une croissance verte et inclusive et, cette année, les gouvernements se réuniront pour convenir d’un cadre mondial pour la biodiversité avec des objectifs clairs et mesurables pour mettre la planète sur la voie du rétablissement d’ici 2030.
Il doit mobiliser les énergies et des ressources financières pour susciter des investissements concrets en faveur de la nature, afin que nous puissions tous bénéficier des dividendes de la diversité biologique.
« Ce cadre doit permettre de s’attaquer aux causes mêmes de la perte de biodiversité et ouvrir la voie aux transformations profondes et ambitieuses qui sont essentielles pour vivre en harmonie avec la nature, en protégeant efficacement une plus grande partie des terres, de l’eau douce et des océans de la planète, en encourageant la consommation et la production durables, en choisissant des solutions fondées sur la nature pour lutter contre les changements climatiques et en arrêtant de subventionner les activités qui nuisent à l’environnement », a-t-il souligné.
Vivre en harmonie avec la nature
Selon M. Guterres l’accord mondial devrait également mobiliser les énergies et des ressources financières pour susciter des investissements concrets en faveur de la nature, « afin que nous puissions tous bénéficier des dividendes de la diversité biologique ».
« Tandis que nous nous employons à atteindre ces objectifs et à concrétiser la vision 2050 pour « vivre en harmonie avec la nature », il nous faut agir dans le respect de l’équité et des droits humains, notamment à l’égard des nombreuses populations autochtones dont les territoires abritent une si grande diversité biologique », a-t-il souligné.
Le chef de l’ONU a déclaré que pour sauver les richesses naturelles indispensables et fragiles de notre planète, tout le monde doit s’engager, y compris les jeunes et les populations vulnérables qui dépendent le plus de la nature pour leurs moyens de subsistance.
« En ce jour, j’appelle chacun à agir pour construire un avenir commun pour l’ensemble du vivant », a-t-il conclu.
Construire un avenir partagé pour toutes les formes de vie est précisément l’objectif de la Journée internationale de cette année, dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration.
Pourquoi la biodiversité est-elle importante ?
Les ressources de la diversité biologique sont les piliers sur lesquels nous construisons les civilisations.
Les poissons fournissent 20 % des protéines animales à environ 3 milliards de personnes ; les plantes assurent plus de 80 % de l’alimentation humaine ; et jusqu’à 80 % des personnes vivant dans les zones rurales des pays en développement dépendent des médicaments traditionnels à base de plantes pour leurs soins de santé primaires.
Pourtant, environ un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction.
La perte de biodiversité menace tout, y compris notre santé. Il a été prouvé que la perte de biodiversité pouvait favoriser l’expansion des zoonoses - maladies transmises des animaux aux humains - alors qu’à l’inverse, si nous gardons la biodiversité intacte, elle offre d’excellents outils pour lutter contre les pandémies comme celles causées par les coronavirus.
Si l’on ne s’attaque pas rapidement aux tendances négatives actuelles en matière de biodiversité et d’écosystèmes, elles compromettront la réalisation de 80 % des cibles évaluées des 8 objectifs de développement durable.