Journée de la Francophonie : découvrir les milliards de contenus culturels en français


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La Journée internationale de la Francophonie célèbre cette année l’abondance et la diversité de la création culturelle francophone à travers le globe et la nécessité de la rendre « découvrable », à l’ère numérique.

La Journée a ainsi été placée sous le thème « 321 millions de Francophones, des milliards de contenus culturels » et souhaite souligner l’urgence que les Francophones se mobilisent « plus que jamais » pour faire vivre la diversité de leurs cultures.

Si l’arrivée des technologies numériques a permis de faciliter les processus de création et leur partage, la distribution des contenus s’avère inégale en fonction de la langue utilisée ou du pays d’origine, explique l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a l’occasion de la Journée.

« Bien que le français soit la 4e langue de l’Internet, seul 2,7% du contenu des 10 millions de sites web les plus visités au monde est disponible dans cette langue  », fait valoir l’Organisation.

L’OIF souligne que la culture est « aussi source de croissance économique et d’emplois pour des millions de créateurs de par le monde ».

« Les GAFAM (Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon, and Microsoft), grâce aux avancées technologiques – et à leurs fameux algorithmes –, influencent l’accès, la découverte et les choix de consommation et contrôlent de fait l’offre culturelle dans l’espace numérique  », note-t-elle.

D’important défis doivent donc être relevés pour assurer un accès équitable aux contenus culturels francophones sur l’Internet, en premier lieu celui de leur « découvrabilité ».

La langue française « telle que la parlent, telle que la vivent ses locuteurs »

Dans son message pour la Journée, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ( UNESCO ) a salué la diversité et l’universalité de la langue française « telle que la parlent, telle que la vivent ses locuteurs dans le monde entier  ».

Audrey Azoulay a affirmé que bien la francophonie soit « liée à une histoire longue, complexe et même parfois douloureuse… cette histoire nous dit aussi la force de la langue partagée : une langue pour dialoguer, une langue pour débattre, une langue, aussi, pour construire ensemble  ».

Selon Mme Azoulay les plus de 300 millions de locuteurs francophones qui sont aujourd’hui répartis sur les cinq continents, trouvent dans le français une patrie commune.

« A l’instar de l’écrivaine antillaise Maryse Condé qui déclare « J’habite ma langue, la langue de Maryse Condé. Une langue qui s’appelle le français mais qui est la mienne » – une langue à laquelle elle mêle le créole, à la fois unique et universelle  », a fait valoir la cheffe de l’UNESCO.

Selon elle, la langue française « s’enrichit chaque jour de cette diversité : diversité d’individus qui l’habitent, diversité d’imaginaires et de réalités qu’elle vient dire, diversité de langues et de cultures dont elle s’imprègne ».

« Qu’ils soient nés dans la seule langue française, qu’ils la mêlent à d’autres, ou qu’ils l’aient choisie pour s’exprimer, les écrivains francophones, de Molière à Sony Labou Tansi, de Madame de Lafayette à Aminata Sow Fall, de Romain Gary à Mohammed Mbougar Sarr, déploient ainsi la langue française dans l’infinité de ses possibilités, et ouvrent autant de fenêtres sur le monde, d’horizons pour l’avenir », a-t-elle dit.

« L’UNESCO s’engage pour porter cette diversité, en promouvant en particulier, le multilinguisme à l’école : afin que la langue française continue d’accompagner les jeunes du monde entier, et qu’ils continuent de la construire  », a-t-elle ajouté.

L’Organisation accorde ainsi la priorité à l’Afrique, qui non seulement regroupe la plus grande diversité linguistique, mais qui devrait accueillir la grande majorité des 700 millions de francophones que pourrait compter la planète d’ici l’année 2050.

« C’est donc aussi à travers la langue française que seront pensés, à l’avenir, les défis du continent africain, ceux de la paix, de l’égalité, et de la diversité  », a affirmé Mme Azoulay.

« La découvrabilité »

L’Organisation internationale de la Francophonie a mis l’accent sur la « découvrabilité » des contenus francophones sur la toile.

Ce concept, développé depuis 2016 à partir du Canada-Québec, se réfère à la «  repérablité  » du contenu par les moteurs de recherches, sa disponibilité (c’est-à-dire la capacité à diffuser le contenu et à la mettre à disposition du public) et la recommandation, définie comme la mise en valeur du contenu par sa promotion et sa visibilité en ligne », explique l’OIF.

L’Organisation souligne que la découvrabilité des contenus culturels francophones « se situe à la croisée des priorités de la Francophonie que sont la langue française, la diversité culturelle et linguistique et le numérique, mais aussi la jeunesse, première consommatrice du contenus culturels en ligne  ».

La découvrabilité englobe également un défi multidimensionnel qui inclut la modernisation des infrastructures pour améliorer la connectivité, l’adoption de politiques publiques tournées vers le digital, l’appui aux États et gouvernements à travers la coopération internationale, ou encore le soutien à l’adaptation des acteurs de l’écosystème culturel.

« C’est donc un levier essentiel pour accompagner la migration vers le numérique de la création, de la production, de la diffusion et de la consommation des contenus culturels  », affirme l’OIF.

L’OIF s’est engagée dans ces divers domaines, se dotant d’une série d’outils, de textes et de cadre de travail, dont la Stratégie de la Francophonie numérique.