L’Envoyée spéciale de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, Angelina Jolie, s’est rendue au Burkina Faso à l’occasion de la Journée mondiale du réfugié, afin d’attirer l’attention sur l’urgence qui connaît la croissance la plus rapide dans le monde aujourd’hui, où les déplacements ont doublé au cours de la dernière année seulement.
« Nous ne faisons pas la moitié de ce que nous pourrions et devrions faire pour trouver des solutions permettant aux réfugiés de rentrer chez eux - ou pour soutenir les pays d’accueil, comme le Burkina Faso », a déclaré dimanche Angelina Jolie, depuis le pays sahélien.
En effet, selon le HCR, le Burkina Faso est gravement touché par la crise de déplacement qui sévit actuellement dans la région du Sahel, en Afrique occidentale et Afrique centrale. Plus de 1,2 million de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers depuis 2019.
Aussi, il y a à peine deux semaines, le pays a connu l’attaque la plus meurtrière depuis plus de six ans, lors de laquelle 138 personnes du village de Solhaln ont été exécutées lorsque des hommes armés ont fait irruption dans la localité au milieu de la nuit. Le financement de la réponse du HCR au Burkina Faso reste « extrêmement faible », avec seulement 22 % du financement requis.
Une réponse « erratique, inégale et orientée vers les intérêts des pays puissants »
Lors de sa visite, l’Envoyée spéciale a d’abord rencontré des personnes déplacées à Kaya, à l’intérieur du Burkina Faso, samedi. Dimanche elle a marqué la Journée mondiale du réfugié avec des réfugiés du Mali dans le camp de Goudoubo. S’exprimant devant le camp, Mme Jolie a rendu hommage à la force et à la résilience des réfugiés, tout en mettant en garde contre les conséquences désastreuses de la neuvième année consécutive d’augmentation du nombre de personnes déplacées dans le monde.
« Nous devons nous réveiller pour prendre conscience de la voie sur laquelle nous sommes engagés au niveau mondial », a déclaré l’Envoyée spéciale, ajoutant qu’ « avec tant de conflits qui font rage et la possibilité très réelle que le changement climatique oblige des dizaines, voire des centaines de millions de personnes à devoir quitter leur foyer à l’avenir, sans possibilité de retour ».
Au cours des vingt dernières années le HCR n’a « jamais été aussi inquiet » de l’état des déplacements humains, a-t-elle fait valoir. L’Envoyée a fustigé la façon dont la communauté internationale tente de traiter les conflits et l’insécurité, la qualifiant de « brisée », « erratique », « inégale », « construite sur des privilèges hérités », « soumise au caprice des dirigeants politiques » et « orientée vers les intérêts des pays puissants ».
Mme Jolie a appelé la communauté internationale à se concentrer sur la recherche de solutions pour réduire le nombre de réfugiés dans le monde.