L’humanité ne peut pas survivre sur une planète sans océans, prévient l’ONU


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Le monde doit affronter la crise des océans en mettant en œuvre des solutions exploitables, a déclaré mardi le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, à l’ouverture d’une réunion destinée à générer un élan avant la Conférence des Nations Unies sur les océans prévue en 2022.

« Notre relation avec les océans de notre planète doit changer  », a déclaré le Président de l’Assemblée, Volkan Bozkir, lors d’un débat thématique de haut niveau sur les océans et l’Objectif de développement durable 14 (ODD 14) : la vie sous l’eau.

Dans le contexte où les activités humaines menacent de défaire l’équilibre délicat de cet écosystème, dont dépendent des milliards de personnes dans le monde, il a affirmé qu’il n’y avait « tout simplement pas de scénario  » dans lequel nous pourrions vivre sur une planète sans océans.

Les gens ne veulent pas vivre dans « un monde passant d’une crise après l’autre  », a déclaré M. Bozkir, préférant à la place « la sécurité, la durabilité et la tranquillité d’esprit » qui accompagnent une planète saine. Les décideurs politiques sont eux aussi de plus en plus conscients du fait que des océans sains font partie intégrante d’une économie forte.

« Nous avons vu cela dans les pays et les villes qui ont donné la priorité aux zones côtières et marines par rapport au tourisme… dans les zones humides protégées… dans le cadre des efforts visant à lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée et à réglementer le transport maritime et l’extraction des ressources », a-t-il déclaré.

« Reprise bleue »

De nouvelles approches en matière de gouvernance, de politique et de marché qui encouragent à la fois la rentabilité et la durabilité - pour les personnes et la planète - offrent une opportunité pour une « reprise bleue » en renforçant la résilience, en particulier dans les petits États insulaires en développement, selon le Président de l’Assemblée générale.

« Construire une économie océanique durable est l’une des tâches les plus importantes de notre temps », a-t-il précisé, exhortant les gouvernements, les industries, la société civile et d’autres à «  unir leurs forces pour développer et mettre en œuvre des solutions ».

M. Bozkir a encouragé tout le monde à arriver à la deuxième Conférence sur les océans à Lisbonne, au Portugal, avec « des preuves tangibles de progrès », au lieu d’attendre l’ouverture de la Conférence pour réexaminer ces questions. Il a rappelé que la Décennie des sciences océaniques au service du développement durable avait déjà commencé. Peter Thomson, Envoyé spécial pour les océans, a souligné la nécessité d’améliorer notre relation avec la mer.

Il a souligné l’importance de la réalisation de l’ODD 14, affirmant que « l’acidification des océans ne peut se poursuivre sans relâche », tout en soulignant que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est « nécessaire pour atteindre les objectifs de 2030  ». M. Thomson a souligné le besoin urgent d’accroître les efforts. « Au cœur de l’ODD 14 se trouve l’économie bleue durable », a-t-il dit, citant la nutrition, la médecine, l’énergie, la séquestration du carbone, le transport sans pollution. Selon lui, cette économie bleue durable est le fondement d’un avenir sûr pour l’humanité.

Dans un monde dépendant du plastique, le responsable de l’ONU a déclaré qu’il n’y avait « pas de solution miracle face au fléau de la pollution plastique marine  ». Cependant, il a préconisé des mesures pour lutter contre ce fléau, notamment en augmentant « de façon exponentielle  » les fonds destinés aux pays en développement pour investir dans les infrastructures de collecte et d’élimination des déchets, ainsi qu’en mettant en œuvre des systèmes de réduction, de recyclage et de substitution du plastique.