La République du Congo a lancé ce vendredi une campagne de vaccination préventive de masse contre la fièvre jaune, qui cible plus de 90 % de la population âgée de 9 mois à 60 ans.
Le pays est situé dans la ceinture africaine de la fièvre jaune, ce qui l’expose au risque d’épidémies meurtrières. Plus de quatre millions de personnes sont ciblées dans 11 départements du Congo.
Ce pays frontalier de la République démocratique du Congo (RDC) s’est fixé comme objectif d’atteindre une couverture de plus de 95 % au niveau national. La campagne bénéficie du soutien de Gavi, l’Alliance du Vaccin, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance ( UNICEF ) et de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS ).
« La fièvre jaune, endémique dans toute l’Afrique occidentale et centrale, tue chaque année près de 60.000 Africains, qui pourraient être sauvés grâce à ce vaccin très efficace », a déclaré Thabani Maphosa, directeur général des programmes pays de Gavi.
Plus de 13.800 professionnels de santé sont mobilisés par le gouvernement congolais pour cette campagne de sept jours. Pointe Noire est le seul département ne participant pas à cette campagne de masse, car il a déjà bénéficié d’une campagne réactive, avec une couverture de 93 %.
La couverture vaccinale contre la fièvre jaune est passée 54 % en 2005 à 80 % en 2015
« Avec l’aide de ses partenaires, le gouvernement du Congo va tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de la campagne et juguler les épidémies qui sévissent actuellement dans le pays » a affirmé le Dr Edouard Ndinga, chef du groupe Vaccination et maladies évitables par la vaccination (MEV) du Bureau de l’OMS au Congo.
Cette campagne préventive de masse menée au Congo fait partie de la stratégie mondiale pour l’élimination des épidémies de fièvre jaune d’ici 2026. Les agences onusiennes et plus de 50 partenaires aident le gouvernement du Congo et 39 autres pays à haut risque à évaluer le risque épidémique, lancer des campagnes de vaccination, se mobiliser auprès des communautés et mener d’autres activités de riposte, notamment la surveillance, l’approvisionnement et logistique, ainsi que les chantiers du diagnostic en laboratoire.
« Cette campagne sera intégrée à une autre campagne de vaccination, contre la rougeole et la rubéole, menée par le gouvernement du Congo et bénéficiant du soutien de la Banque mondiale , en riposte à l’épidémie de rougeole qui sévit actuellement », a précisé la Dre Chantal Umutoni, Représentante de l’UNICEF au Congo.
La couverture vaccinale contre la fièvre jaune a augmenté dans le pays depuis 2004, date de l’introduction du vaccin dans le calendrier de vaccination systématique : elle est passée 54 % en 2005 à 80 % en 2015. Le risque d’épidémie reste toutefois élevé et ne peut être réduit que si la majorité de la population est vaccinée.
L’impact de la pandémie de Covid-19 sur la couverture vaccinale
Selon les dernières estimations OMS/UNICEF de la couverture vaccinale pour la République du Congo, le pourcentage d’enfants ayant reçu les trois doses de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) est passé de 73 % en 2020 à 77 % en 2021. Dans le même temps, la couverture avec la première dose de vaccin contre la rougeole stagne à 68 %.
De plus, la couverture vaccinale contre la fièvre jaune a baissé de façon continue de 2 % au cours des deux dernières années (2019-2021) durant lesquelles le pays a dû faire face à la pandémie de Covid-19.
La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés, potentiellement mortelle, mais contre laquelle il existe un vaccin extrêmement efficace. Les épidémies meurtrières de fièvre jaune survenues ces dernières années au Congo (et dans les pays voisins, l’Angola et la RDC) constituent une menace pour le pays, qui se trouve désormais en état d’alerte maximale face à la possibilité de survenue d’une nouvelle épidémie.