Le sentiment d’une grogne sociale expansive est plus que jamais confirmé au Gabon. Après le grand haro soulevé par la trimestrialisation des pensions des retraités, le tour d’asphyxie sociale revient aujourd’hui à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Ses prestations ne profitent plus aux patients admis au Centre hospitalier de Libreville (CHUL) voila déjà deux semaines. Une situation d’arrêt qui contraste avec l’ambiance observée dans les pharmacies où lesdites prestations se poursuivent toujours.
Le ton semble donné au CHUL de façon à appeler au soulèvement des masses laborieuses. Le climat social délétère poursuit ses affres et gagne encore des fleurons de la solidarité nationale gabonaise, signe indéniable de graves atteintes à la cohésion sociale.
L’assemblée générale du 16 avril écoulé convoqué par le Syndicat des Médecins Fonctionnaires (SYMEFO) et qui a décidé de la suspension des prestations CNAMGS, prévenait tout d’une ambiance tendue entre les syndicalistes et les autorités politiques. Cela, sur l’autel des patients gabonais, eux aussi victimes indirects des mauvais calculs gouvernementaux.
Les autorités politiques qui n’ont rien pu faire afin d’éviter cette décision syndicale pénalisante qui se traduit par le refoulement aux portes du CHUL des patients assurés, ont aujourd’hui la moisson de leur semence. Notamment cette situation déplorable où les agents CNAMGS sont amenés à interrompre la distribution des feuilles de soins dans la structure hospitalière, sans compter la part belle faite aux maisons privées d’assurance maladie telles que Axa, Ascoma, Saham, Gca …
Une situation qui ne s’explique pas quand on pense que les ordonnances prescrites sous spécimens CNAMGS ne font nullement l’objet d’un quelconque rejet, ni de la part d’une structure publique, ni même de celle privée. La plupart des pharmacies agréées de la capitale gabonaise confirme ce constat. Qu’est ce qui coince alors dans la plus grande structure hospitalière de Libreville ?