Présidentielle 2023 : le gouvernement gabonais instaure un couvre-feu et suspend internet


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A la surprise générale, le gouvernement gabonais du président sortant Ali Bongo a instauré un couvre-feu et suspendu l’accès à internet, samedi soir, à la fermeture des bureaux de vote pour la présidentielle/législative et les locales. Invoquant la nécessité de « parer à la propagation d’appels à la violence », les autorités gabonaises ont décidé de couper le Gabon du reste du monde et de durcir les libertés publiques.

Les électeurs du Gabon, se rendaient aux urnes ce samedi, pour participer aux élections présidentielle, législatives et locales. Quelque 850 000 électeurs sont appelés à se prononcer lors de ce scrutin où treize candidats sont en lice pour le fauteuil présidentiel, dont le président sortant Ali Bongo Ondimba qui brigue un troisième mandat.

«  En vue d’éviter la propagation d’appels à la violence [...] et des fausses informations, le gouvernement a pris la décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre l’accès à l’internet sur toute l’étendue du territoire. Un couvre-feu sur l’ensemble du territoire est décrété et sera appliqué dès ce dimanche 27 août. Il sera de vigueur tous les jours, à partir de 19h00, jusqu’à 06h00 », a déclaré le ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou.

Le ministre gabonais de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, avait annoncé le 24 août 2023 la fermeture des frontières terrestres et maritimes du vendredi 25 août à minuit au samedi 26 à minuit, date des élections générales, rapporte la même source.

Le ministre avait en ce sens déploré l’apparition d’un «  climat délétère » dans le pays pouvant y « impacter la stabilité et la paix » et dénoncé des déclarations qu’il estime « porteuses d’une rare violence psychologique », « des actes d’incivisme » ou encore « des barricades  » dans diverses localités. Cette décision avait été critiquée par une partie de l’opposition qui dit vouloir simplement une alternance sans violence.

Face à Ali Bongo, 6 grands candidats réunis au sein d’Alternance 2023 avait décidé de porter Albert Ondo Ossa comme candidat unique de l’opposition. Un choix adoubé par les populations au cours de ce scrutin à un tour selon les premiers résultats issus des urnes. Un adversaire qui a donné du fil à retorde à Ali Bongo et son gouvernement d’où la décision de suspendre internet et les libertés publiques.