Parmi les principales informations, sinon la principale, la nomination de Rose Christiane Ossouka Raponda au poste de ministre d’Etat, ministre de la Défense et de la Sécurité du Territoire. Elle devient ainsi la deuxième femme à occuper le poste, après Angélique Ngoma. Il s’agit en fait d’un retour au gouvernement, pour l’ancienne ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique.

Même si, cette fois, cette dernière arrive avec un galon en plus, du point de vue protocolaire. Rose Christiane Ossouka que d’aucuns voyaient rempiler à la tête de l’Hôtel de Ville de Libreville, devra finalement tourner le dos à cette ambition pour affronter un nouveau challenge : la gestion des Forces de défense et de sécurité gabonaises.

Une mission plutôt délicate dans un contexte marqué par l’absence du président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des Armées, en convalescence à Rabat au Maroc depuis plusieurs mois. Surtout au moment où, le Gabon reste encore sous le choc d’une tentative de coup d’Etat perpétré le 7 janvier 2019...

A cela il faut ajouter quelques griefs faits à son prédécesseur, Etienne Massard Kabinda Makaga, à qui certains hauts gradés, tout comme des hommes de troupes, reprochaient, entre autres, le peu d’empressement à trouver des solutions aux difficultés rencontrées aussi bien au niveau de leurs conditions de travail que de celles de vie. Au point où, nombre de titres de la presse dite « indépendante » avait fini par publier des informations concernant le climat délétère régnant au sein de la « grande muette ».

C’est sans doute tous ces aspects qui constituent le nouveau challenge de celle qui était jusque-là l’édile de la première ville du Gabon. Sera-t-elle à la hauteur ? Ceux qui connaissent Rose Christiane Ossouka Raponda, la crédite d’un préjugé plutôt favorable.

Estimant déjà que son arrivée à la tête du ministère de la Défense dénote d’une marque de confiance à elle manifestée par le chef suprême des Armées. Ce qui n’est pas négligeable comme atout. En plus de cela, il faut ajouter son caractère qui fait d’elle une « femme de poigne », au caractère trempé, bien déterminée à réussir, et à ne pas se laisser influencer, ni décourager par la première difficulté rencontrée, peu en importe la nature.

Nombre de Librevillois, se souviennent encore de la manière dont elle a refroidi les multiples « intimidations » et autres « chantages sournois » de la part du président du CLR, le général à la retraite Jean-Boniface Assélé, par ailleurs 1er adjoint au maire de Libreville, lors du mandat écoulé.

Mais, elle a d’autres atouts : sa formation intellectuelle et son expérience professionnelle. Né le 30 juin 1963 à Franceville, la nouvelle ministre de la Défense est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques obtenue à l’Université Omar
Bongo (UOB). Parchemin qui lui a ouvert les portes de l’Institut des Finances d’où elle sortira nantie d’un diplôme spécialisé en finances publiques. Sur le plan professionnel, Rose Christiane Ossouka, administrateur économique et financier, a exercé à la direction générale de l’Économie où elle a occupé, entre autres, la fonction de directeur général adjoint.

L’ancienne édile de la capitale gabonaise a également connu les secteurs privé et parapublic pour avoir géré le service financier de la Société de bâtiments, travaux et équipements (SBTF) ; ainsi que pour avoir été directeur général adjoint de la Banque de l’Habitat du Gabon (BHG). Fonction qu’elle occupera d’ailleurs jusqu’à son entrée au gouvernement pour la première fois en 2012.

Enfin, au niveau du Parti démocratique gabonais (PDG), cette native du 3e arrondissement de Libreville, dont elle l’une des membres du Bureau politique, est également membre du Comité permanent du Bureau politique pour le compte de l’Estuaire. Rose Christiane Ossouka Raponda est mariée et mère de famille. Une stabilité familiale qui pourrait également lui servir dans sa nouvelle mission.