Le Conseil des ministres du jeudi 21 Juin écoulé, vient de suspendre les recrutements de la main-d’œuvre non permanente au sein des administrations publiques. Une décision qui s’inscrit dans le cadre de la réduction de la masse salariale. Cependant, si la mesure est saluée par certains observateurs, d’autres en revanche estiment, qu’il s’agirait d’une suppression à court terme, de ce corps au sein de la Fonction publique.
La Fonction publique ne recrutera plus des agents de la main-d’œuvre non permanente jusqu’à nouvel ordre. La décision a été prise, le jeudi 21 Juin en Conseil des ministres. Une mesure saluée par certains observateurs, qui estiment que cette décision aidera à réduire la masse salariale.
En effet, soutiennent-ils, cette main-d’œuvre non permanente recrutée, et qui est constituée des techniciennes de surface, d’agents de liaison, de jardiniers pour ne citer que ces emplois d’exécution, représente, en terme de masse salariale, plus de 35 milliards de F CFA par an.
En suspendant le recrutement de ce personnel d’appoint, l’Etat gabonais souhaite non seulement réduire ses dépenses sur le plan salarial, mais aussi avoir la maitrise de l’effectif réel de ses agents, qui a ce qui semble, pèseraient sur le budget de l’Etat.
D’autres observateurs en revanche, affirment que cette opération a pour seul objectif de supprimer ce corps au sein de la Fonction publique, dans la mesure où ces agents ne sont pas des fonctionnaires. A ce sujet, on se souvient que dans un entretien accordé, l’année dernier au journal en ligne ‘’Le nouveau Gabon’’, l’ancien ministre de la Fonction publique, Jean Marie Ogandaga, affirmait ‘’(…) on est allé prendre les gens dans les villages et on a rempli l’administration. Et aujourd’hui nous n’avons pas le choix : il faut nettoyer.’’
Il est donc évident, que cette décision du Gouvernement, découle de ce constat fait par le ministre Ogandaga. Cette franche de la population qui a été recrutée pour aider l’Etat de manière momentanée, avait expliqué le ministre, serait malheureusement devenue permanente et plus coûteuse. Conséquence, il faut donc suspendre le recrutement de ce personnel, afin de revoir comment faire avec ces agents, si on ne peut s’en séparer.
Cependant, en suspendant le recrutement de ce personnel, l’Etat n’entraverait-il pas le bon fonctionnement du service public, sachant que la majorité des agents de la main-d’œuvre non permanente sont proches de la retraite ?
Une question que bon nombre de gabonais se posent, au lendemain de la mesure, au regard de l’importance que revêt ce type d’employés pour l’Administration publique. L’entretien des ministères et autres institutions publiques, sont gérés au quotidien par la main-d’œuvre non permanente. Le transport du personnel et des autorités administratives, sont également assurés par ces agents.
Or, la plupart de ces agents seraient d’un certain âge, donc proche de la retraite. Qui va donc les remplacer une fois admis à la retraite ? En cas de maladie de courte durée ou de longue durée, qui va les remplacer vu qu’on ne doit plus recruter ? Les agents permanents, c’est-à-dire les fonctionnaires, pourront-ils jouer le rôle d’une technicienne de surface ? D’un jardinier ou d’un coursier ?
Autant de questions qui montrent à suffisance l’importance de la main d’œuvre non permanente. Suspendre leur recrutement, pourrait avoir des conséquences néfastes dans l’entretien quotidien des administrations publiques.