L’ex-Première dame gabonaise et épouse du président déchu Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, a été inculpée de « blanchiment de capitaux » et maintenue en résidence surveillée, a fait savoir ce vendredi le procureur de la République de Libreville, André Patrick Roponat.
Le 30 août 2023 des militaires, parmi lesquels des membres de la Garde républicaine, ont annoncé mettre « fin au régime en place » au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président sortant Ali Bongo Ondimba. Dans la foulée, le général Brice Oligui Nguema a été désigné « président de la transition ». L’armée avait accusé l’ex-première dame et son fils, Noureddin Bongo Valentin, d’avoir « manipulé » le chef de l’État.
« La Première dame et Noureddin ont gaspillé le pouvoir d’Ali Bongo », avait indiqué le 18 septembre le général Oligui, selon la même source. « Parce que depuis son AVC, ils ont falsifié la signature du président, ils donnaient des ordres à sa place en plus du blanchiment d’argent et de la corruption » avait-il précisé, avant de se demander : « Qui dirigeait le pays ? ».
Noureddin Bongo Valentin, avait été arrêté mardi 19 septembre et incarcéré dans la prison centrale de Libreville. Présenté comme le successeur potentiel de son père à la tête du Gabon, Noureddin Bongo avait été coordinateur à la présidence puis conseiller stratégique d’Ali bongo au Parti démocratique gabonais (PDG)
Avec d’autres hauts responsables, le fils du couple Bongo est accusé de « haute trahison contre les institutions », « détournement de fonds publics », « malversation financière internationale en bande organisée », « faux et usage de faux », « falsification de la signature du président », « corruption active » ou encore « trafic de stupéfiants ».
« Madame Sylvia Bongo Ondimba Valentin a comparu le jeudi 28 septembre devant le juge d’instruction qui l’a inculpée de blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux (...) avant qu’une assignation à résidence ne soit ordonnée », a déclaré vendredi le procureur de la République de Libreville, André Patrick Roponat, dans une allocution succincte.
La franco-gabonaise, avait été placée en résidence surveillée à Libreville, mais isolée de son époux. Ses avocats avaient déposé une plainte à Paris, dénonçant une « détention arbitraire » et une « prise d’otages ».
Selon le procureur Roponat, « Les enquêtes se poursuivent et d’autres interpellations et inculpations sont envisagées ».