Le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, a déposé officiellement, ce mercredi, la démission de ses fonctions au président de la République, Kaïs Saïed, a indiqué le bureau de communication de la présidence du gouvernement.
Selon un communiqué officiel, la présidence du gouvernement tunisien a expliqué que « cette décision coule de l’intérêt national et pour épargner au pays plus de difficulté, par respect aux engagements et pour faire épargner au pays un conflit institutionnel, le chef du gouvernement a présenté aujourd’hui au président de la République sa démission, afin de lui donner une nouvelle alternative pour sortir de la crise ».
A l’occasion, M. Fakhfakh a exprimé au chef de l’Etat sa détermination, entre temps, à assurer toutes ses responsabilités en tant que chargé des affaires courantes tout en mettant en garde « contre toute tentative de nuire à la sécurité du pays ou à ses intérêts vitaux (...) la loi lui sera appliquée sans aucune tolérance et sans exception ».
Pour sa part, la présidence de la République a confirmé avoir reçu la lettre de démission du chef du gouvernement.
M. Saïed a annoncé avoir reçu la démission à l’issue d’une rencontre avec Elyes Fakhfakh ainsi que Rached Ghannouchi, président du parlement et Noureddine Taboubi, chef de la puissante centrale ouvrière, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
« Lors de la réunion, le chef de l’Etat a annoncé avoir reçu ce matin de la part de M. Fakhfakh, sa démission du poste de chef du gouvernement », lit-on dans un communiqué de la présidence de la République tunisienne.
Et d’ajouter que cette réunion a été consacrée à la discussion des moyens susceptible de trouver une issue à la crise politique actuelle que traverse le pays, tout en soulignant le fait que « l’intérêt de la Tunisie doit passer avant toutes considérations », pour reprendre certains propos du président Kaïs Saïed.
M. Saïed a insisté, à cette occasion, sur l’impérative de résoudre les problèmes tels que stipulés dans la Constitution du pays tout en renouvelant son empressement à ne pas basculer vers un conflit au sommet du pouvoir.
« L’Etat passe avant tout (...) la justice doit suivre son cours et il n’y a pas de place pour porter atteinte à la dignité de quiconque », a conclu le président tunisien.
Ainsi, le président Saïed devrait déclencher un processus de concertations impliquant tous les partis politiques, blocs parlementaires et partenaires sociaux afin de désigner une nouvelle personnalité habilitée à se porter candidat à la primature.
La démission du chef du gouvernement tunisien, peut-on noter, intervient quelques heures après le dépôt d’une motion de censure pour retrait de confiance à son encontre au Parlement, lancée par le parti islamiste Ennahdha, majoritaire au Parlement et présidée par Rached Ghannouchi.