Ali Bongo annonce une task-force pour repenser l’Education « sinistrée » du Gabon


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Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a annoncé la mise en place d’une task force sur l’Education. C’était ce 16 août à Libreville à la faveur de son discours à la Nation, dans le cadre du 58ème anniversaire de l’indépendance du pays.

Le système éducatif se porte mal dans le pays. C’est à cela que pourrait entres autres se justifier les grèves à répétitions des enseignants. Cette situation met en mal les parents d’élèves, les enseignants mais aussi le gouvernement. En vue de le redynamiser celui-ci, le chef de l’Exécutif a promis des réformes profondes.

« J’annonce également la mise en place dans les tous prochains jours d’une task force sur l’Education. Celle-ci sera chargée de faire des propositions fortes, concrètes et d’application immédiate, c’est à dire dès la rentrée prochaine. L’objectif ? Remettre le secteur de l’éducation à flot du primaire au supérieur, créer un lien entre système éducatif et monde de l’Entreprise et revaloriser les filières professionnels et techniques  », a annoncé Ali Bongo Ondimba.

C’est dans cette optique qu’il a lancé un appel à toutes les parties prenantes du secteur de l’Education à la réflexion afin de trouver des solutions idoines. « Nous devons réfléchir aux indispensables réformes structurelles, à mettre en place pour faire en sorte que les Gabonaises et les Gabonais soient bien formés et puissent intégrer le marché de l’emploi. C’est d’autant plus nécessaire que la bonne formation de nos élèves contribue à l’attractivité des investissements extérieurs et donc une condition de l’accélération de la création d’emploi dans notre pays  ».

Cependant, le Président de la République a fait savoir que les conditions d’obtention de la bourse seront désormais attribuées sur la base du mérite. Les critères seront axés sur les revenus des parents et la limite d’âge. Les bourses seront principalement octroyées dans des filières pour lesquels les besoins en termes d’emplois sont nombreux.

Pour ce cas de figure, Ali Bongo Ondimba a soutenu au passage que malgré des énormes fonds alloués pour la distribution des bourses aux étudiants, les résultats sont déplorables. « Posons-nous directement la question de l’efficacité actuelle du système des bourses. Des sommes considérables y ont été investies avec des résultats plus que médiocres au fil des années. Rendez-vous compte c’est plus de 600 milliards de FCFA qui ont été dépensé entre 2012 et 2018 pour 800 000 bourses distribuées et pour quels résultats  »., a-t-il déploré

Non sans affirmer que le Gabon est l’un des pays en Afrique qui dépense le plus pour ses étudiants boursiers sans que les résultats ne soient au rendez-vous. Selon lui, l’orientation pose problème « 70 % des bourses sont octroyées dans des filières littéraires ou dans les humanités alors que nous avons davantage besoin de former les jeunes gabonais dans les filières techniques, professionnelles ou scientifiques pour renforcer l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins sur le marché de l’emploi ».

Par ailleurs, le Chef de l’Etat que l’école gabonaise est malade. « Au Gabon, l’Education, je n’ai pas peur de le dire, est sinistrée. Dans ce domaine, nous allons de Charybdes en Scylla ou, si vous préférez, de mal en pis. Des exemples ? Aucune mention très bien, ni aucune mention bien au baccalauréat cette année. De manière générale, les résultats 2018 du Baccalauréat sont à peine moins catastrophiques que ceux de 2017. ! Face à cette situation, en homme d’Etat, je dois me poser la question : devons-nous continuer ainsi ? Est-ce cette éducation nationale que nous voulons ? Naturellement non. Il faut révolutionner le système. Il en va de l’avenir de nos enfants. Il en va de notre avenir à tous en tant que Nation », a-t-il indiqué.

Avant de rappeler que la priorité n’est pas aux revendications salariales dans l’Education Nationale. Plutôt que de revendiquer régulièrement des augmentations de salaires, de lancer des mots d’ordre de grève, les enseignants, qui ne sont pas les oubliés de la République, devraient d’abord se soucier de l’avenir de nos enfants.