Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exprimé sa préoccupation sur la situation au Myanmar après la prise du pouvoir, lundi, par les militaires de ce pays d’Asie du Sud-Est.
Dans les premières heures du lundi 1er février, les militaires ont pris le pouvoir au Myanmar en procédant à l’arrestation de plusieurs dirigeants de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix 1991 et aujourd’hui dirigeante du pays.
« Le Secrétaire général condamne fermement la détention du Conseiller d’État Daw Aung San Suu Kyi, du Président U Win Myint et d’autres dirigeants politiques à la veille de la séance d’ouverture du nouveau parlement du Myanmar », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans une déclaration de presse publiée lundi matin. Le Président de l’Assembléee générale des Nations Unies, Volkan Bozkir, s’est déclaré profondément préoccupé par les récents événements au Myanmar. « J’appelle à la libération immédiate des dirigeants politiques détenus », a-t-il dit sur Twitter.
Après ces arrestations, l’armée a proclamé l’Etat d’urgence au Myanmar pour une période d’un an. Selon les informations rapportées par les médias, le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing dispose désormais de tous les pouvoirs, tandis qu’un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim du pays.
M. Guterres a exprimé sa profonde préoccupation concernant la déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires. « Ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques au Myanmar », a déclaré M. Dujarric. « Les tentatives de saper la démocratie et l’Etat de droit sont inacceptables », a, pour sa part, déclaré le Président de l’Assemblée générale.
Respecter la volonté du peuple du Myanmar
Les élections générales du 8 novembre 2020 ont donné une large victoire au parti d’Aung San Suu Kyi. « (Ces élections) confèrent un mandat fort à la Ligue nationale pour la démocratie (LND), reflétant la volonté claire du peuple du Myanmar de continuer sur la voie durement acquise de la réforme démocratique », a rappelé le porte-parole du chef de l’ONU.
« Le Secrétaire général exhorte les dirigeants militaires à respecter la volonté du peuple du Myanmar et à adhérer aux normes démocratiques, tout différend devant être résolu par un dialogue pacifique », a ajouté M. Dujarric. « Les dirigeants militaires doivent adhérer aux normes démocratiques et respecter les institutions publiques et l’autorité civile », a, pour sa part, rappelé le Président de l’Assemblée générale.
Par la voix de son porte-parole, M. Guterres a souligné que tous les dirigeants doivent agir « dans le plus grand intérêt de la réforme démocratique du Myanmar ». Il a appelé ces derniers à s’engager dans un dialogue constructif, s’abstenir de toute violence et respecter pleinement les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
« Le Secrétaire général réaffirme le soutien indéfectible de l’ONU au peuple du Myanmar dans sa quête de la démocratie, de la paix, des droits de l’homme et de l’Etat de droit », a dit son porte-parole.