Décès d’Elizabeth II : l’ONU salue une « présence rassurante » durant des décennies de changements


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Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exprimé ce jeudi sa profonde tristesse à l’annonce du décès de sa majesté Elizabeth II, reine du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

Cheffe d’État du Royaume-Uni ayant vécu le plus longtemps - et ayant régné le plus longtemps, la reine, âgée de 96 ans, était largement admirée pour sa « grâce, sa dignité et son dévouement dans le monde entier  », a déclaré le Secrétaire général dans un communiqué.

« Elle fut une présence rassurante tout au long de décennies de changements radicaux, notamment la décolonisation de l’Afrique et de l’Asie ainsi que l’évolution du Commonwealth », a-t-il ajouté.

Une « bonne amie » de l’Organisation des Nations Unies

La reine Elizabeth II était « une bonne amie des Nations Unies », a-t-il ajouté, rappelant qu’elle s’était rendue deux fois au siège de l’ONU à New York, à plus de cinquante ans d’intervalle.

« Profondément engagée dans de nombreuses causes caritatives et environnementales, elle s’est adressée de manière émouvante aux délégués lors des négociations sur le climat COP26 à Glasgow  », a rappelé le chef de l’ONU.

« Je voudrais rendre hommage à la reine Elizabeth II pour son dévouement inébranlable, tout au long de sa vie, au service de son peuple. »

 

ONU Photo/Albert Fox

La reine s’adressant à l’Assemblée générale des Nations Unies, en octobre 1957.

Dévouement et leadership

M. Guterres a adressé ses sincères condoléances à sa famille endeuillée, au gouvernement, ainsi qu’au peuple du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, et à l’ensemble du Commonwealth.

«  Le monde se souviendra longtemps de son dévouement et de son leadership », a-t-il conclu.

Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, a lui salué une vie « consacrée au service public et au service du Commonwealth ».

« Mes propres Maldives sont membres du Commonwealth, et je suis reconnaissant à sa majesté pour le soutien qu’elle a apporté à ses 56 membres qui ont défendu la cause des petites îles au fil des ans  », a-t-il ajouté, estimant que la communauté internationale avait perdu « une grande défenseuse de la paix, du développement durable et des droits de l’homme ».

La reine Élizabeth II s’est éteinte au château de Balmoral, en Écosse, un domaine servant traditionnellement de résidence royale estivale.

Au cours de l’année écoulée, la reine avait délégué certaines fonctions royales à son fils aîné, le prince Charles, l’héritier du trône, notamment en présidant l’ouverture officielle du Parlement, en mai. C’était la première fois depuis 1963 que la Reine n’assistait pas à la cérémonie.

La reine est passée pendant un moment fragile sur le plan politique après la récente démission du Premier ministre Boris Johnson. La nouvelle Première ministre Liz Truss s’est rendue ce mardi à Balmoral pour être officiellement invitée à former un gouvernement.

Elle était devenue le 15e Premier ministre à exercer ses fonctions sous le règne de la reine - le premier étant Winston Churchill.

Une vie de reine

La reine Elizabeth II est montée sur le trône à la mort de son père, le roi George VI, le 6 février 1952, à l’âge de 25 ans, et fut couronnée en juin de l’année suivante.

En février, le Royaume-Uni a donné le coup d’envoi d’une série de célébrations pour le jubilé de platine de la reine, marquant les 70 ans de son service au Commonwealth britannique.

Au cours de son règne, la monarque a présidé à l’ajustement de l’ère postcoloniale et a vu le pays traverser ce que certains ont appelé « un divorce amer » avec l’Union européenne lors du Brexi

Premiers adieux

Après l’annonce de son décès, la foule à l’extérieur du palais de Buckingham a continué de croître de manière significative tandis que d’autres sujets ont bravé les fortes pluies devant la résidence de Balmoral.

Le site officiel de la famille royale, temporairement indisponible immédiatement après son décès, a par la suite indiqué que la reine s’était éteinte paisiblement.

Son fils Charles et son épouse Camilla, le roi et la reine consort, « resteront à Balmoral ce soir et rentreront à Londres demain », pouvait-on aussi y lire.

Selon les médias, une période de deuil de dix jours s’installe désormais avant que les funérailles n’aient lieu.