Des malades mentaux abandonnés à eux-mêmes dans la capitale économique du Gabon


Faute de maison d’accueil, ces malades traînent où ils peuvent Crédit photo : © 2019 D.R.

C’est le cœur meurtri et impuissants que les Port-Gentillais observent la situation des malades mentaux, qui déambulent à longueur de journée dans la ville, souvent en tenue d’Adam et Eve, sans l’espoir de les voir guérir, faute de soins et de maison d’accueil appropriés.

La capitale économique compte de nombreux malades mentaux aujourd’hui. On les croise un peu partout. Dans la rue, les marchés, les plages, les bars et dans bien d’autres lieux publics ou d’affluence – parfois en tenue d’Adam et Eve – sans que cela n’émeuve personne. Leur présence étant devenue une espèce de ...décor auquel on semble s’être accoutumé.

L’ancien bâtiment faisant office de cabanon, est désormais un lointain souvenir

Le constat est attristant. En effet, rien n’est entrepris, du moins à ce jour, pour tenter d’inverser la tendance... Et dire que malgré sa forte concentration démographique, la ville de Port-Gentil ne dispose pas d’un hôpital psychiatrique. Ou simplement d’un asile.

On y croise même des folles enceintes. Mais, les plus agressifs sont les malades mentaux masculins, qui se baladent parfois avec des armes blanches, dissimulées ou pas. Il y a quelques années, on avait déploré le décès d’un compatriote photo-journaliste, survenu à la suite d’une agression par un fou à la foire municipale Pierre-Louis Agondjo-Okawe.

Une mort pour... rien. Le “fou n’étant pas responsable de ses actes”, entendons souvent. Un coup, les parents du disparu s’étaient résignés à porter plainte contre la famille du malade mental. Bien que convaincus, qu’à l’inverse – un fou agressé ou tué– la situation n’aurait pas été la même. Les habitants pensent donc qu’il est temps que soit construit un asile où on pourrait les accueillir et les soigner.

Histoire de réduire leur nombre (sans cesse croissant) dans la capitale économique. A ce niveau, la responsabilité en incombe entièrement au gouvernement. Surtout que parmi eux, certains n’ont pas perdu complètement la raison. Un cabanon s’impose dès lors comme une nécessité et une exigence aux pouvoirs publics.

Il y a quelques années, un projet du genre avait fait l’effet d’une grande annonce. Mais, patatras ! Obligeant ainsi les parents des malades mentaux à recourir à la médecine traditionnelle.

Avec L’union