Le Commonwealth Ministerial Action Group (CMAG) a tenu ce 15 juillet sa soixante-neuvième session extraordinaire, marquant une étape cruciale dans la réintégration diplomatique du Gabon au sein de l’organisation. Réuni virtuellement sous la présidence du ministre maltais Ian Borg, le CMAG a examiné en détail la situation politique du Gabon à la suite de la présidentielle du 12 avril 2025.
Au cœur des échanges figuraient les avancées du Gabon depuis le dernier sommet du groupe. Les ministres, après avoir entendu le rapport du ministre des Affaires étrangères Régis Onanga Ndiaye, ont unanimement salué la restauration de l’ordre constitutionnel grâce à la tenue d’une élection présidentielle jugée « crédible, transparente et inclusive » par la mission d’observation du Commonwealth. Le scrutin aurait, selon le rapport, « largement reflété la volonté du peuple ».
Réintégration progressive
Fort de ce constat positif, le CMAG a pris une décision attendue : la levée de la suspension partielle imposée à Libreville après les événements de 2023. Si le Gabon retrouve ainsi une place plus importante dans l’action collective du Commonwealth, le groupe a précisé que le pays resterait sous surveillance, inscrit à l’agenda des prochaines réunions, afin de garantir la poursuite des réformes démocratiques.
Le communiqué relève plusieurs points saillants :
Condamnation ferme de toute tentative de prise de pouvoir anticonstitutionnelle à l’avenir, rappelant le respect strict de la Charte du Commonwealth.
Encouragements au Gabon à renforcer l’État de droit, la séparation des pouvoirs, et les principes de bonne gouvernance.
Invitation aux nouvelles autorités à solliciter sans réserve l’assistance technique du Commonwealth pour accompagner le processus de stabilisation, de consolidation de la paix et de modernisation institutionnelle.
Reconnaissance internationale et attentes
Les représentants gabonais ont exprimé leur « profonde gratitude » pour l’accompagnement du Commonwealth lors de cette période de transition politique. Désormais pleinement réadmis, le Gabon devra cependant répondre aux attentes de la communauté internationale en poursuivant sur la voie des réformes, à quelques mois des élections législatives et des scrutins locaux, jugés déterminants pour la consolidation démocratique.
Les ministres du CMAG ont prévu de se retrouver en septembre 2025, en marge de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, pour faire un point sur la trajectoire politique du Gabon. Cette réunion sera l’occasion d’évaluer la poursuite des engagements pris par Libreville et de renforcer, si besoin, le soutien du Commonwealth à la jeune démocratie gabonaise