Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet a appelé, jeudi à Libreville, à consentir davantage de moyens pour résoudre efficacement les problèmes liés aux interfaces santé-environnement en Afrique.
« En dépit des progrès réalisés depuis la signature de la déclaration de Libreville en 2008 qui scellait l’engagement irrévocable de 54 pays africains à mettre en place une alliance stratégique entre les secteurs de la Santé et de l’environnement, les pays signataires sont appelés à aller très loin en termes de mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières pour mieux résoudre les problèmes liés aux interfaces santé-environnement en Afrique », a déclaré M. Issoze Ngondet à l’occasion de la 3è Conférence interministérielle sur la santé et l’environnement en Afrique.
Il faut consentir davantage de moyens pour mener une politique de désengorgement des centres urbains soumis à la pression migratoire et d’exode rurale et valider et mettre en œuvre des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme pour limiter la dégradation des écosystèmes liés à l’occupation anarchique des terres, a-t-il ajouté.
Pour lui, la prise en compte des interactions entre santé et environnement fait obligation à chaque pays de consentir des moyens et d’énergies nécessaires pour une convergence solide des politiques nationales en matière de santé et environnement avec des ajustements structurels fonctionnels et programmatiques.
Cette conférence est l’occasion de faire le point sur ce qui a été réalisé par les Etats signataires au regard des ambitions de la déclaration de Libreville et de tracer des perspectives nouvelles au regard des enjeux pressants et importants dans les secteurs de l’environnement et de la santé, a-t-il dit.
Pour sa part, la directrice et représente du Bureau Afrique d’ONU Environnement, Juliette Biao Koudenoukpo a relevé que la déclaration de Libreville a modifié la perception des rôles respectifs des secteurs de la santé et de l’environnement, notant que les acteurs de la santé reconnaissent de plus en plus que de multiple facteurs économiques, sociaux et institutionnels exacerbent les risques environnementaux avec un impact indiscutable sur la santé humaine et la charge des services de santé.
Et de poursuivre que l’objectif de cette conférence est l’adoption d’un plan d’action stratégique devant conduire à une plus grande efficacité des programmes, une utilisation optimale des ressources limitées et une amélioration du processus décisionnel.
De son côté, la ministre gabonaise de la santé, Denise Mekam’ne a relevé que travailler à l’alliance stratégique Santé-environnement permet de concourir à l’atteinte des objectifs de développement durable, notant que la présente rencontre est l’occasion de réaffirmer l’engagement à l’atteinte de l’objectif mieux vivre dans un monde plus juste et plus équitable en respectant l’environnement et protégeant les générations futures.
Organisée conjointement par le gouvernement gabonais, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (ONU Environnement), cette conférence qui se poursuit jusqu’au 9 courant, se veut une plateforme permettant aux participants d’échanger sur les moyens de traduire en actions concrètes les politiques sanitaires et environnementales.
Le Maroc a été représenté à cette conférence par Amal Lemsioui, chef de service Santé-Environnement au sein du secrétariat d’Etat chargé du développement durable.
Cette réunion fait suite à celles des experts (6-7 novembre) qui ont soumis des recommandations pour l’élaboration d’un plan d’actions prioritaires mettant l’accent sur le poids économique des problèmes de santé liés à l’environnement et la nécessité d’un plan stratégique qui permettra plus d’interventions conjointes en matière de santé et de l’environnement.