L’Afrique sur le point de franchir la barre des 4 millions de cas de Covid-19


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Cette semaine, l’Afrique devrait dépasser les 4 millions d’infections par la COVID-19 depuis que le continent a enregistré son premier cas en février 2020. Après plus d’un an de lutte contre le virus qui a entraîné plus de 106 000 décès, l’arrivée des vaccins à travers le Mécanisme COVAX – une plateforme d’acquisition des vaccins réunissant plusieurs partenaires – marque un tournant dans la riposte.

Après une deuxième vague dont le pic était nettement plus élevé que la première vague en Afrique, le nombre de nouveaux cas a diminué pendant cinq semaines, puis a atteint un plateau au cours des trois dernières semaines avec environ 70 000 nouveaux cas par semaine. La semaine dernière, un léger rebond de nouveaux cas a été enregistré, ainsi qu’une tendance à la hausse dans 12 pays, parmi lesquels la Côte d’ivoire, l’Éthiopie et le Cameroun.

Bien que le nombre de décès enregistrés a chuté de plus de 50 % au cours des 28 derniers jours en comparaison avec les 28 jours précédents, le taux de létalité (ou la proportion de décès parmi les cas confirmés) se situait à 3,6 % au cours des 28 derniers jours. Ce taux est plus élevé que la moyenne mondiale.

Avec l’accélération des livraisons de vaccins anti-COVID-19, la riposte à la pandémie bénéficie d’un élan très attendu. Depuis le 24 février, plus de 14,6 millions de doses de vaccins ont été livrées à 22 pays africains à travers le COVAX, un effort mené conjointement par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), Gavi l’Alliance du vaccin et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en partenariat avec l’UNICEF. 

Dix pays ont commencé la vaccination avec des vaccins financés par le COVAX, et 10 autres pays ont recours à des vaccins acquis en dehors du Mécanisme COVAX – à travers des accords bilatéraux ou des donations. Plus de 518 000 doses de vaccins fournies par le COVAX ont été administrées.

« Chaque nouvelle livraison de vaccin COVID-19 en Afrique est un pas de plus vers l’équité et la garantie de retrouver nos vies et nos moyens de subsistance », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Toutefois, le nombre de doses reste limité et il est essentiel que les travailleurs de la santé en première ligne et d’autres groupes prioritaires soient les premiers servis. Les travailleurs de la santé méritent d’être protégés car, sans leur rôle essentiel, les efforts déployés contre la pandémie ne porteront pas leurs fruits  ». 

La COVID-19 a fortement ébranlé personnel de santé dans la Région africaine. Depuis le début de la pandémie, 267 infections de travailleurs de la santé ont été enregistrées en moyenne chaque jour, ce qui veut dire que 11 travailleurs de la santé sont infectés par heure. A ce jour, plus de 100 000 travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 dans la Région africaine. Les infections de travailleurs de la santé comptent pour 3,5 % du nombre total de cas dans la Région.

« La pandémie a fortement mis à mal les systèmes de santé dans beaucoup de pays  », a déclaré Dr Moeti. « Nous devons protéger et équiper davantage nos travailleurs de la santé pour qu’ils puissent contribuer efficacement aux efforts de contrôle de la COVID-19. Le bien-être de chacun est en jeu sans un soutien adéquat au personnel de la santé  ». 

Les systèmes de santé en Afrique ont été sérieusement mis à l’épreuve, avec des médecins, un personnel infirmier et d’autres travailleurs de la santé à bout de souffle. Plusieurs études ont identifié le manque d’équipement de protection individuelle, l’exposition aux patients atteints de COVID-19, la surcharge de travail, des mesures de contrôle et de prévention des infections insuffisantes, comme étant des facteurs de risque associés aux infections au sein des structures de santé. 

L’OMS a soutenu les pays pour le renforcement de la prévention et du contrôle des infections par la COVID-19, a élaboré et diffusé des directives sur la prévention des infections des travailleurs de la santé, et a aussi aidé à former plus de 200 000 travailleurs de la santé. Avec des organisations partenaires, l’OMS a également expédié plus de 6,4 millions de kits de tests rapides à destination des pays africains afin de stimuler le dépistage de la COVID-19 jusque dans les zones reculées.

Dans la Région africaine, le diagnostic du virus en laboratoire a été considérablement amélioré au cours des trois derniers mois : le nombre de tests réalisés a quasiment doublé, passant de 149 tests pour 100 000 personnes à 243 tests pour 100 000 personnes. Plus de 17 millions de tests ont été réalisés dans la Région à ce jour. Le Cap Vert, le Botswana, le Gabon, Maurice, les Seychelles et l’Afrique du Sud ont enregistré les taux de dépistage les plus élevés.

Dr Moeti s’est exprimée aujourd’hui lors d’une conférence de presse virtuelle animée par APO Group. Elle a été rejointe par M Ferdinant M. Sonyuy, Président, secrétaire et représentant régional pour l’Afrique centrale du Réseau de l’Alliance sur les MNT (Maladies non transmissibles), Mme Perpetual Ofori-Ampofo, Présidente de l’Association des infirmières et sages-femmes diplômées du Ghana (GRNMA) et Dr Salam Gueye, Directeur de la préparation aux situations d’urgence au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Étaient également présents pour répondre aux questions Dr Richard Mihigo, coordinateur du programme de vaccination et de développement des vaccins au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Nsenga Ngoy, responsable du programme des urgences au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.