La pandémie de Covid-19 a modifié les formes d’exploitation et d’abus sexuels en ligne contre les enfants


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La pandémie de Covid-19 a eu et va continuer d’avoir un effet dévastateur sur toute une génération d’enfants, a alerté mardi une experte indépendante de l’ONU.

S’adressant aux membres du Conseil des droits de l’homme à Genève, la nouvelle Rapporteuse spéciale sur la vente et l’exploitation sexuelle des enfants, Mama Fatima Singhateh, s’est inquiétée de l’impact de la pandémie sur la pédocriminalité.

Selon l’experte indépendante onusienne, la recrudescence de la violence contre les enfants et les nouvelles formes d’exploitation et d’abus sexuels, tant en ligne que hors ligne, pendant et après les mesures de confinement, menacent d’éroder davantage la situation de millions d’enfants dans le monde, qui sont déjà dans une situation socio-économique précaire.

De plus, la pandémie de Covid-19 a modifié le modèle d’exploitation utilisé pour produire, diffuser ou consommer en ligne des contenus mettant en scène des abus sexuels sur des enfants. « L’augmentation de l’activité en ligne des personnes à la recherche de matériel pédopornographique, en raison du temps accru passé à l’intérieur, a aggravé les schémas déjà existants d’exploitation sexuelle en ligne et de cyberintimidation des enfants », a-t-elle détaillé, lors de la présentation d’un rapport sur les « effets du coronavirus sur les différentes formes de vente et d’exploitation sexuelle d’enfants ».

Une amplification des risques de vente, de traite, d’exploitation et d’abus sexuels
« Nous savons qu’une crise d’une telle ampleur s’accompagne généralement d’un effondrement des structures de protection sociale », a ajouté Mme Singhateh, relevant que la pandémie de Covid-19 a provoqué une crise socio-économique qui, jusqu’à présent, a aggravé les inégalités flagrantes existant entre les enfants vulnérables. Ce qui a entraîné « une amplification de leurs risques de vente, de traite, d’exploitation et d’abus sexuels ».

Si de nombreux pays ont créé des services de protection sociale pour les enfants, ou les ont renforcés, les ressources financières et humaines restent cependant souvent limitées, ce qui nuit aux efforts visant à lutter contre l’exploitation des enfants et à prendre soin des victimes, a poursuivi Mme Singhateh. Le manque de données fiables nuit aussi à la visibilité des problèmes et empêche l’élaboration de réponses et de mesures préventives adéquates, a-t-elle fait valoir.

Pour faire face aux risques accrus d’exploitation sexuelle des enfants lors de catastrophes, y compris lors de pandémies, l’experte indépendante onusienne recommande aux gouvernements de créer un système de protection fondé sur les droits. Il s’agit ainsi de prévenir ou atténuer les risques accrus de violence, de maltraitance, de négligence et d’exploitation des enfants lors de situations d’urgence nationale ou de crise de santé publique, comme la pandémie de Covid-19.