La science est cruciale pour aider à mettre fin au fléau de la toxicomanie dans le monde


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Le problème mondial de la drogue reste un défi urgent qui menace d’exacerber les effets de la pandémie de Covid-19 et d’entraver une reprise saine et inclusive, a averti le Secrétaire général de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues.

Dans un message publié vendredi, Antonio Guterres a souligné que faire confiance à la science est « la leçon de la pandémie », et que cette leçon vaut pour la réponse aux drogues.

Le Rapport mondial sur les drogues publié cette semaine par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) montre que les décès liés à la drogue ont presque doublé au cours de la dernière décennie. De plus, 10% des cas de VIH en 2019 étaient dus à des personnes s’injectant des substances nocives.

Le chef de l’ONU a averti que bien que la coopération internationale ait contribué à limiter la prolifération de nouvelles drogues psychoactives, le problème se déplace vers les régions les plus pauvres où les systèmes de contrôle sont plus faibles. Pendant ce temps, les ventes de médicaments sur le Dark web continuent d’augmenter et l’utilisation non médicale de produits pharmaceutiques, y compris les opioïdes, se développe.

« Le trafic de drogue et le crime organisé alimentent et perpétuent des cycles de violence et de conflit. Les groupes armés et les terroristes profitent du commerce illicite de la drogue, et les retombées économiques de la pandémie de Covid-19 ont rendu des millions de personnes encore plus vulnérables à la criminalité liée à la drogue et aux cultures illicites  », a souligné M. Guterres.

Investir dans la prévention

Le Secrétaire général a souligné qu’investir dans une prévention équilibrée ainsi que dans le contrôle de l’usage de drogues et des troubles liés à l’usage de drogues produit des rendements solides tels que des vies sauvées, des populations en meilleure santé, une participation et une productivité accrues de la main-d’œuvre et une réduction des coûts de la justice pénale.

« De nombreux facteurs de risque associés à la criminalité et aux comportements violents sont également des moteurs de la consommation de drogue, et des efforts ciblés axés sur ces dynamiques qui se chevauchent – y compris la maltraitance infantile et le manque de soutien social – peuvent aider à renforcer la prévention », a-t-il déclaré.

Les partenariats public-privé - avec des entreprises technologiques, des services postaux et de messagerie et des compagnies maritimes - représentent une réponse essentielle dans la nouvelle lutte contre les trafiquants de drogue, qui « exploitent de plus en plus le commerce de fret légal et les services postaux pour déplacer leurs produits illicites  », a ajouté M. Guterres, soulignant que de meilleures données sont également utiles pour identifier les tendances et permettre un suivi en temps réel des itinéraires de trafic.

Le Secrétaire général a exhorté les États membres à écouter la science et à prendre des mesures, en s’appuyant sur les cadres internationaux et sur le soutien des Nations Unies aux initiatives de santé et de justice.

Il a également rappelé qu’une coopération et un soutien accrus sont nécessaires pour aider les pays à faible revenu à tirer parti des techniques de pointe de lutte contre la drogue.

« Partager des faits sur la drogue et sauver des vies »

La cheffe de l’ONUDC, Ghada Waly, a fait écho à l’appel du chef de l’ONU à tirer parti d’informations scientifiques fiables et du pouvoir de la communauté pour influencer les choix de santé et lutter contre le problème mondial de la drogue.

« Les drogues détruisent la santé et volent l’avenir, la consommation de drogues à elle seule ayant tué près d’un demi-million de personnes en 2019. La sensibilisation aux risques et l’accès à des traitements et à des soins fondés sur des preuves peuvent aider à prévenir de telles tragédies  », a-t-elle déclaré.

Dans une déclaration, Mme Waly a expliqué le thème de la Journée internationale de cette année : Partager des faits sur les drogues. Sauver des vies. « Cela met en évidence la nécessité d’approches fondées sur des données probantes pour doter le public, ainsi que les prestataires de soins et de services, et les décideurs d’outils pour éclairer les choix et les services efficaces  », a-t-elle souligné.

La campagne met en lumière des statistiques et des données clés tirées du Rapport mondial annuel de l’ONUDC sur les drogues. Ainsi, fournir des faits et des solutions pratiques au problème mondial actuel de la drogue, pour atteindre une vision de la santé pour tous, basée sur la science.

Mme Waly a exhorté les gouvernements à étendre les programmes de prévention et de traitement fondés sur des preuves, ainsi que les mécanismes de surveillance et d’alerte précoce pour aider les pays à faible revenu à détecter et à contrer les nouvelles substances et les tendances de consommation.