Le Secrétaire général de l’ONU a appelé lundi les Etats-Unis à diriger les efforts pour mettre en œuvre un plan mondial de vaccination pour vaincre la Covid-19 et pour faire en sorte que la prochaine Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP26, soit un moment décisif pour l’action climatique.
« Je salue les nombreuses initiatives que la nouvelle administration américaine a déjà prises pour soutenir les réponses multilatérales aux défis mondiaux et pour renforcer la coopération entre les États-Unis et l’ONU », a déclaré António Guterres, lors d’une rencontre virtuelle avec le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et la nouvelle ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.
Le chef de l’ONU a cité le fait de rejoindre l’Accord de Paris sur le climat et de s’impliquer à nouveau au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Conseil des droits de l’homme, comme des décisions bienvenues après le retrait de la scène multilatérale décidée par le précédent gouvernement américain du Président Trump.
« L’implication et la contribution des États-Unis sont essentielles pour résoudre les nombreux défis mondiaux graves auxquels nous sommes confrontés - à commencer par la pandémie de Covid-19 », a déclaré M. Guterres.
« Pour mettre fin à la pandémie partout, j’ai insisté et je crois fermement que nous avons besoin d’un plan mondial de vaccination, et je pense que les États-Unis peuvent jouer un rôle très important à ce sujet car, comme vous le savez, j’ai proposé que le G20 établisse un groupe de travail d’urgence pour développer et coordonner un tel plan, mais il n’y a aucun moyen que cela puisse fonctionner sans un leadership américain efficace », a-t-il ajouté.
Coalition climatique
Sur la nécessité de ralentir drastiquement le rythme du réchauffement climatique et de prendre des mesures pour tenir les promesses faites à Paris, le chef de l’ONU a déclaré que la COP26 prévue à Glasgow en novembre, serait véritablement un moment décisif « pour notre planète ».
« Nous travaillons en étroite collaboration pour construire une coalition mondiale pour arriver à zéro net émissions de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle, ce qui est une priorité absolue pour nous à l’ONU pour 2021, et pour mobiliser un saut quantique immédiat en matière d’adaptation et de financement pour soutenir les pays en développement », a déclaré M. Guterres lors de cette rencontre avec M. Blinken et Mme Thomas-Greenfield. « L’adaptation ne peut pas être la partie oubliée de l’action climatique et nous comptons beaucoup sur le leadership américain à cet égard ».
S’agissant de la famine qui détruit déjà des vies dans six pays, le Secrétaire général s’est dit heureux de voir les États-Unis utiliser leur présidence du Conseil de sécurité ce mois-ci, pour mener des débats sur la lutte contre la faim et l’utilisation de la diplomatie pour la paix.
« Nous travaillerons pour parvenir à des accords durables en Afghanistan et au Yémen ; consolider nos efforts en Libye ; réaliser des progrès tangibles grâce au dialogue politique en Syrie qui n’a pas encore eu lieu ; et relancer le processus de paix au Moyen-Orient », a-t-il dit.
Le Secrétaire général a également déclaré que les gens partout dans le monde « réclamaient la fin du racisme systémique, de la discrimination et des persécutions, et la protection des droits des femmes, des marginalisés et des minorités de toutes sortes ». « Les Nations Unies sont, je crois, le lieu idéal pour relever nos défis communs et réaffirmer nos valeurs communes », a-t-il dit.
L’ONU « le point d’ancrage » du multilatéralisme
En réponse aux propos de M. Guterres, M. Blinken a déclaré que l’ONU était « le point d’ancrage du système multilatéral », que l’administration Biden considère comme « d’une importance vitale ».
« Quand nous pensons à pratiquement tous les problèmes et défis qui vont réellement affecter la vie - affectent la vie - de nos citoyens, que ce soit la Covid-19, que ce soit le climat, que ce soit les perturbations causées par les nouvelles technologies, pas un seul ne peut être traité par un pays agissant seul, même les États-Unis », a-t-il déclaré. « Nous devons trouver des moyens de coopérer, de coordonner, de résoudre les problèmes ensemble. Et bien sûr, les Nations Unies sont le lieu où les pays se réunissent pour travailler sur des défis communs ».
M. Blinken a déclaré que les États-Unis avaient un intérêt profond à un bon fonctionnement de l’ONU, notant l’engagement du Président Biden envers le multilatéralisme, comme en témoigne le réengagement avec les institutions de l’ONU, « dès le premier jour ».