Liban : près de 2 millions de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire


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Deux millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire au Liban en raison de la crise économique, de la dépréciation de la monnaie et de l’augmentation sans précédent des prix alimentaires ont averti jeudi des agences humanitaires onusiennes.

Selon l’ONU, 1,29 million de résidents libanais et 700.000 réfugiés syriens sont actuellement confrontées à l’insécurité alimentaire. C’est ce qui ressort de la toute première analyse de l’insécurité alimentaire aiguë du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire du pays, conduit par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial ( PAM ) et le ministère libanais de l’Agriculture.

« Un nombre sans précédent de personnes au Liban dépend désormais de l’aide », déclare Abdallah Alwardat, Représentant du PAM au Liban. « Ces résultats sont profondément troublants et reflètent la situation désastreuse à laquelle de nombreuses personnes au Liban sont actuellement confrontées ».

L’étude prévoit que le bilan devrait s’aggraver dans les mois à venir. « La situation se détériorera entre janvier et avril 2023, avec 2,26 millions de personnes - 1,46 million de résidents libanais et environ 800.000 réfugiés - qui devraient se trouver en phase de [crise] ou pire et nécessiter une aide urgente ».

Entre dépréciation de la monnaie et hausse du coût de la vie

Selon les agences onusiennes, la situation préoccupante de la sécurité alimentaire est le résultat d’une « crise économique profonde qui dure depuis trois ans ». « La dépréciation de la monnaie, la suppression des subventions et la hausse du coût de la vie empêchent les familles d’obtenir suffisamment de nourriture et d’autres articles pour combler leurs besoins de base quotidiens  », ont-elles fait valoir.

L’étude, menée en septembre, a révélé que le district du Akkar présente le plus haut niveau d’insécurité alimentaire aiguë parmi les résidents libanais, suivi de Baabda, Baalbek et Tripoli. Parmi les réfugiés syriens, Zahlé est le district qui présente le plus haut niveau d’insécurité alimentaire aiguë, suivi de Baalbek et du Akkar.

Cette étude préoccupante intervient alors que les besoins des populations continuent également de croître en raison des « crises locales et mondiales en cours  ». Ces défis poussent de plus en plus de personnes dans l’insécurité alimentaire, ce qui rend de plus en plus difficile l’accès à une alimentation et une nutrition adéquates.

Les agences avertissent que sans action urgente, les conséquences seront graves pour la santé et le bien-être de ces populations vulnérables.

« Cette première étude pour le Liban représente une occasion unique de souligner l’importance de joindre nos efforts en tant que communautés nationales et internationales pour fournir un soutien durable aux personnes les plus démunies en combinant les interventions humanitaires et de développement dans une approche intégrée », a affirmé la Représentante de la FAO au Liban, Nora Ourabah Haddad.