MONUSCO : Il faut aider les victimes d’abus sexuels en République démocratique du Congo


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Il y a un « besoin urgent  » de soutenir les victimes d’exploitation et d’abus sexuels en République démocratique du Congo (RDC) selon une organisation locale qui travaille sur la question avec la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays, la MONUSCO.

L’Est de la RDC a connu des conflits et de l’instabilité pendant de nombreuses années et de nombreuses personnes ont été forcées de fuir leur foyer, ce qui les rend plus vulnérables à l’exploitation.

Delu Lusambia est le chef de projet et le coordinateur de SYAM, (qui signifie Siku ya Mazingira en kiswahili), une organisation de la société civile locale dans l’est de la RDC qui met en œuvre des projets pour le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies en faveur des victimes d’exploitation et d’abus sexuels.

« Mon organisation, le SYAM, travaille sur la question de l’exploitation et des abus sexuels par le personnel de l’ONU depuis 2007. À cette époque, de nombreuses personnes en RDC ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison du conflit et se sont réfugiées près des camps de la MONUSCO dans le Nord-Kivu et les provinces orientales.

Elles se sont retrouvées sans emploi, sans aucun moyen de subvenir à leurs besoins. En conséquence, de nombreuses femmes et filles ont échangé des faveurs sexuelles avec les Casques bleus de l’ONU contre de l’argent et de la nourriture. La vulnérabilité économique et les déséquilibres de pouvoir peuvent exposer les gens au risque d’inconduite sexuelle.

De 2007 à 2016, le SYAM a mené des enquêtes et entendu de nombreux témoignages sur l’exploitation sexuelle. Nous avons partagé le résultat des enquêtes et proposé des projets pour soutenir et autonomiser les femmes et les filles en partenariat avec la MONUSCO.

Nous avons réalisé le besoin urgent de soutenir les victimes, en particulier celles qui avaient des enfants nés d’abus sexuels commis par des Casques bleus.

C’est pourquoi nous avons créé des centres de formation professionnelle pour les femmes et les jeunes filles où nous les formons à la pâtisserie, à la couture, à la fabrication de pain, à la coiffure et à l’agriculture.

Je suis fier de l’impact que nous avons. Premièrement, d’après nos observations sur le terrain, les cas d’exploitation et d’abus sexuels ont diminué. De plus, un grand nombre de bénéficiaires ont été formées grâce à nos projets. Je suis ravi qu’un total de 375 bénéficiaires entre 2020 et 2021 aient acquis des compétences vitales pour vivre.

Nous assistons également à des changements de culture et d’attitudes. Le SYAM travaille avec des réseaux communautaires locaux pour sensibiliser les communautés de l’Est de la RDC à l’exploitation et aux abus sexuels et à la manière de signaler ces méfaits. Aujourd’hui, le signalement de tels cas est devenu une pratique courante. Chaque fois qu’elles voient des activités suspectes, les communautés prennent la parole pour faire part de leurs préoccupations à la MONUSCO ».

Les projets du Fonds d’affectation spéciale sont financés par 24 États membres des Nations Unies et mis en œuvre en partenariat avec des acteurs du développement, notamment des agences des Nations Unies et la société civile.