RDC : les instances de sécurité de l’ONU et de l’UA appellent au respect de l’Accord du 31 décembre


Vue du centre-ville de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Crédit photo : © 2018 D.R.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) se sont déclarés préoccupés par la détérioration continue de la situation sécuritaire et humanitaire en République démocratique du Congo (RDC).

Tout en prenant note des étapes clés du processus électoral, les membres des deux instances de sécurité des deux organisations ont exprimé leur « inquiétude quant aux défis à relever pour renforcer la confiance dans le processus ».

Dans une déclaration conjointe publiée jeudi, les membres des deux Conseils ont appelé tous les partis politiques, leurs partisans et autres acteurs politiques en RDC à rester attachés à « l’Accord du 31 décembre 2016, qui est la seule voie viable hors de la situation politique actuelle ».

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU et du Conseil de paix et de sécurité de l’UA ont exhorté tous les partis politiques « à continuer à rejeter toute forme de violence, à faire preuve de la plus grande retenue dans leurs actions et déclarations, afin de ne pas enflammer la situation et de régler leurs différends pacifiquement ». Ils ont en particulier appelé le gouvernement de la RDC et tous les acteurs du pays à rejeter la violence et les déclarations violentes.

Ils ont réaffirmé qu’une « mise en œuvre efficace, rapide et sincère » de l’Accord du 31 décembre, y compris les mesures de confiance de l’Accord ainsi que le respect des droits fondamentaux et du calendrier électoral, sont essentiels pour un processus électoral pacifique et crédible, une transition démocratique du pouvoir, et la paix et la stabilité de la RDC.

Kinshasa appelé à organiser les élections le 23 décembre 2018, « comme le prévoit le calendrier électoral »

Les deux instances de l’ONU et de l’UA ont appelé le gouvernement congolais, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour la tenue d’élections le 23 décembre. Ils ont souligné que ces élections doivent se dérouler dans les conditions requises de transparence, de crédibilité et d’inclusivité, y compris la participation pleine et entière des femmes à tous les stades, ainsi que l’importance de l’engagement des jeunes.

Ils ont également souligné que les élections devaient conduire à un transfert de pouvoir pacifique et démocratique, conformément à la Constitution, à l’Accord du 31 décembre, aux résolutions 2348 (2017) et 2409 (2018) du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi qu’à la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance.

Ils ont réitéré leur engagement à prendre des mesures appropriées contre tous les acteurs congolais, et tous les autres, dont les actions et les déclarations entravent la mise en œuvre de l’accord et l’organisation des élections.

Pour le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, il est essentiel que le gouvernement et tous les acteurs de la RDC respectent les engagements pris dans l’accord du 31 décembre. Ils ont exhorté le gouvernement à appliquer d’urgence les mesures de confiance prévues par l’accord et à organiser des élections le 23 décembre 2018, comme le prévoit le calendrier électoral.

Soutien à la mise en œuvre de l’Accord : les partenaires appelés à mieux se coordonner

Les membres des deux Conseils ont pris note des progrès réalisés dans la préparation des élections avec le soutien de la MONUSCO, tout en reconnaissant les défis qui restent à relever. Ils ont appelé la CENI à poursuivre sa coopération avec la MONUSCO tout au long du processus électoral.

Ils ont également salué l’engagement de l’ONU, de l’UA, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), de la Communauté économique des États d’Afrique centrale, de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), l’Union européenne (UE) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour soutenir le processus électoral et la mise en place d’une équipe conjointe d’experts de ces organisations et encouragé la CENI à utiliser leur soutien.

Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies et du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ont appelé à une meilleure coordination entre l’ONU, l’UA, la CIRGL, la SADC, l’UE et l’OIF pour soutenir la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 et le processus électoral.