Santé d’Ali Bongo : déclaration du Conseil consultatif des sages du Parti démocratique gabonais


Crédit photo : © 2018 D.R.

La rédaction de Gabon Matin vous livre l’intégralité de la déclaration du Conseil consultatif des sages du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) du mercredi 7 novembre relatif à l’état de santé d’Ali Bongo et l’attitude que devrait adopter le gouvernement « à communiquer judicieusement, pour rassurer l’opinion nationale et internationale afin d’éviter que se pérennise un climat délétère préjudiciable à notre pays ».

Aux noms du président et de l’ensemble des membres du Conseil consultatif des Sages, j’ai le devoir de faire la présente déclaration : Le 26 octobre dernier, les Gabonaises et les Gabonais ont appris, avec une vive émotion, que le président de la République, chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, avait eu un malaise qui l’a contraint à une hospitalisation à l’hôpital royal Fayace Al Banat, alors qu’il prenait part au sommet sur l’investissement à Ryad en Arabie Saoudite.

Comme information officielle, nous avons tous appris, par la voix du porte-parole de la Présidence de la République que Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA accusait une « fatigue sévère » due à une intense activité menée sur le plan international ces derniers mois. Depuis lors, nous assistons ahuris, à de folles rumeurs à travers les médias et les réseaux sociaux. Nous relevons également, pour le déplorer, l’échafaudage par les politiciens à l’ambition débordante, des stratégies de prise du pouvoir par des moyens illégaux, y compris ceux qui n’ont jamais digéré
leurs défaites dans les urnes.

Le Comité consultatif des Sages tient à rappeler aux Gabonaises et aux Gabonais, particulièrement à ceux qui ont renouvelé leur confiance au président de la République, chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA le 27 août 2016, ce qui suit :

  • Comme nous tous, le président de la Ré-publique est un être humain et non un surhomme. Par conséquent, il peut être sujet à une fatigue légère ou sévère, voire à une affection médicale passagère. Nous lui souhaitons, du reste, un prompt rétablissement ;
  • Ceux qui évoquent malencontreusement la question de la vacance du pouvoir savent très bien qu’elle n’est nullement à l’ordre du jour, dans la mesure où le caractère d’empêchement définitif qu’elle sous-tend n’a été établi, ni par le corps médical de l’hôpital royal, ni encore moins par la Cour constitutionnelle ;
  • Les réseaux sociaux sont pris en otage par d’antipatriotes en mal de scoops et visiblement encore sonnés par un cuisant échec aux dernières élections pourtant libres, transparentes, crédibles et apaisées. Ils veulent malicieusement se servir de la communication autour de l’état de santé du président de la République comme prétexte.

Après ces rappels, le Comité consultatif des Sages fait observer, pour le déplorer, que cette guerre de communication porte préjudice à la jeunesse gabonaise, car compromettant la relance durable de l’économie susceptible de créer des emplois et garantir le développement. En effet, le risque de délitement de la cohésion sociale et des valeurs humaines est bien réel. Le caractère répétitif des mensonges, de folles rumeurs sur le décès du président de la République, ainsi que la manipulation des informations ont atteint leur paroxysme dans la conscience collective des Gabonaises et des Gabonais.

Laisser faire cet état de choses c’est se rendre complice de la propagation de la haine, de la division et de la détérioration du climat socio-économique qui en découlent, quel que soit le bord politique au-quel nous appartenons. Aussi, les membres du Conseil consultatif des Sages exhortent-ils le gouvernement de la République à communiquer judicieusement, pour rassurer l’opinion nationale et internationale afin d’éviter que se pérennise un climat délétère préjudiciable à notre pays.

Le gouvernement doit également veiller au bon fonctionnement de toutes les administrations, de tous les services publics, car ce qui importe au peuple, est davantage la satisfaction de ses besoins quotidiens que les rhétoriques politiciennes.

Par ailleurs, nous nous félicitons que tous nos amis et partenaires extérieurs, observent avec compassion cette situation et contribuent, par leur soutien moral, à l’amélioration du climat des affaires nécessaire notre développement.

Vivement que tous les compatriotes, habités par un minimum d’humanisme et de patriotisme, œuvrent à la consolidation de la paix et à l’assainissement du climat social dans notre pays, avec l’aide de Dieu et la bénédiction de nos ancêtres.

Fait à Libreville, le 07/11/2018

Le porte-parole Jean-Félix MOULOUNGUI