Trois employés de Médecins Sans Frontières (MSF) ont été tués par des assaillants inconnus dans la région du Tigré, en Éthiopie, suscitant la condamnation du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui s’est déclaré samedi « profondément choqué » par ces meurtres.
Selon des informations parues dans la presse, MSF a perdu le contact avec un véhicule qui transportait des employés de la branche espagnole de l’ONG, jeudi après-midi, et leurs corps ont été découverts vendredi matin, à proximité du véhicule vide.
Les victimes ont été identifiées comme étant la ressortissante espagnole Maria Hernandez et les membres du personnel éthiopien Yohannes Halefom Reda et Tedros Gebremariam Gebremichael. « Aucun mot ne peut vraiment exprimer notre tristesse, notre choc et notre indignation face à cette horrible attaque », a déclaré MSF dans un communiqué.
Le Tigré est secoué depuis novembre dernier par un conflit entre les forces du gouvernement central et les forces régionales du Front populaire de libération du Tigré, ce qui a plongé la région dans une crise humanitaire, avec des déplacements massifs et des risques de famine.
Être « solidaire »
Dans un communiqué, le chef de l’ONU a qualifié ces meurtres de « totalement inacceptables et de violation épouvantable du droit international humanitaire. Les auteurs doivent être trouvés et sévèrement punis », a ajouté M. Guterres, qui s’est dit « solidaire de nos partenaires humanitaires qui risquent leur vie pour apporter protection et secours aux populations du Tigré ».
La cheffe des droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a déclaré dans un communiqué qu’elle était indignée par ces meurtres brutaux. « Les travailleurs humanitaires et les experts des droits humains sont des civils et, en tant que tels, ne peuvent jamais être pris pour cible. Les parties au conflit doivent respecter pleinement les droits humains internationaux et le droit humanitaire », a-t-elle dit.
Ces « assassinats choquants surviennent alors que nous continuons de recevoir des informations faisant état de violations graves du droit international humanitaire et de violations flagrantes des droits de l’homme au Tigré », a-t-elle ajouté, appelant à une enquête transparente et approfondie.
Dans des messages sur Twitter, le chef de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), António Vitorino, et le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, se sont également déclarés choqués par ces meurtres.
Frappe de missiles
Le conflit du Tigré s’est poursuivi sans relâche ces derniers jours, les civils faisant les frais de la violence. Mardi, au milieu de récits contradictoires, une frappe aérienne du gouvernement éthiopien a frappé un marché dans le village de Togoga, tuant de nombreux civils, dont des femmes et des enfants.
Vendredi, le Secrétaire général António Guterres a publié une déclaration condamnant fermement l’attaque, exprimant ses « plus sincères condoléances aux familles des victimes ».
« Le Secrétaire général réitère la nécessité pour toutes les parties d’assumer leurs responsabilités en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme et d’assurer la protection des civils. Il appelle à une enquête indépendante et rapide sur cet incident », a dit son porte-parole. Le chef de l’ONU a appelé une fois de plus « à la fin immédiate des combats et à des mesures urgentes pour résoudre pacifiquement le conflit ».