Une résolution du Conseil des droits de l’homme condamne « le racisme systémique »


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Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU (CDH), a adopté unanimement vendredi à Genève, une résolution condamnant le racisme systémique et les violences policières.

« Par cette résolution, le Conseil condamne fermement les pratiques raciales discriminatoires et violentes perpétrées par les forces de l’ordre à l’encontre des Africains et des personnes d’origine africaine  », dit le texte adopté par consensus.

En condamnant en outre « le racisme structurel dans le système de justice pénale », la résolution demande au Conseil d’examiner « les événements ayant provoqué la mort de George Floyd et d’autres Africains et personnes d’origine africaine, dans le but de contribuer à établir les responsabilités et faire justice aux victimes  ».

Le Conseil déplore les incidents récents de recours excessif à la force et d’autres violations des droits de l’homme par les forces de l’ordre contre des manifestants pacifiques défendant les droits des Africains et des personnes d’origine africaine. Selon le Représentant permanent du Burkina Faso auprès des Nations Unies à Genève, ce débat a été « une étape historique dont le Conseil peut être fier  ».

« Le tollé international suscité par les événements tragiques ayant entraîné la mort de George Floyd a souligné l’urgence pour le Conseil de donner de la voix contre l’injustice et la brutalité auxquelles les personnes d’ascendance africaine sont confrontées quotidiennement dans de nombreuses régions du monde », a déclaré l’Ambassadeur Dieudonné Désiré Sougouri, au moment de présenter son projet de résolution, au nom du Groupe africain.

Pour M. Sougouri, la mort de Floyd n’est pas malheureusement pas un cas isolé. « Des nombreuses personnes d’ascendance africaine ayant subi le même sort en raison de leur origine sont légions dans le monde », a-t-il fait valoir.

Pour le Sénégal, « la vie des noirs compte »

Le Groupe des pays africains au sein du CDH a fait des « nombreuses concessions  » pour « garantir le consensus  » autour du texte, a reconnu le Représentant du Burkina Faso. Selon Ouagadougou, l’avant-projet avait demandé « un mandat fort d’une Commission d’enquête internationale indépendante  ».

Le texte finalement adopté au Palais des Nations se contente de demander à la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme Michelle Bachelet « de préparer un rapport sur le racisme systémique, les violations du droit international en matière de droits de l’Homme et les mauvais traitements contre les Africains et les personnes d’origine africaine par les forces de l’ordre  ».

Il fait juste référence en particulier « aux incidents qui ont entraîné la mort de George Floyd et d’autres Africains et personnes d’ascendance africaine, afin de contribuer à la responsabilisation et à la réparation des victimes ».

« Le groupe africain a fait preuve d’une flexibilité maximale pour garantir un consensus sur cette importante résolution en demandant que le Haut-Commissariat fasse une mise à jour au Conseil et présente un rapport qui précisera les faits et les circonstances du racisme systémique et les violations présumées contre les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les forces de l’ordre, partout dans le monde », a précisé l’Ambassadeur Dieudonné Désiré Sougouri.

Par ailleurs, le Conseil demande à la Haut-Commissaire d’examiner les réponses des gouvernements aux manifestations pacifiques contre le racisme, y compris l’utilisation présumée d’une force excessive contre les manifestants, les spectateurs et les journalistes. Il s’agit aussi d’inclure des mises à jour sur les brutalités policières contre les Africains et les personnes d’origine africaine.

Enfin, le Conseil prie la Haut-Commissaire Bachelet de faire oralement le point sur l’élaboration de son rapport au Conseil des droits de l’homme à ses quarante-cinquième et quarante-sixième sessions, et de présenter un rapport complet au Conseil à sa quarante-septième session.

Pour cet autre pays africain, le Sénégal, il s’agit désormais pour tous, de « se remobiliser en vue de faire barrage au racisme qu’il faut rejeter et condamner sous toutes ces formes  ». « Ces actes n’ont que trop durer. La vie des noirs compte  », a conclu l’Ambassadeur Coly Seck, Représentant permanent du Sénégal auprès de l’ONU à Genève.