Variole du singe : le comité d’urgence de l’OMS va décider s’il faut placer la maladie en alerte maximale


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Face à l’augmentation des cas de variole du singe, l’Agence sanitaire mondiale réunit ce jeudi son comité d’urgence. Les experts pourront déterminer si la flambée actuelle de cas constitue une urgence de santé publique de portée internationale, son plus haut niveau d’alerte.

Ce comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé ( OMS ), présidé par le docteur Jean-Marie Okwo-Bele, se chargera d’évaluer les indicateurs épidémiologiques, alors que la situation s’est aggravée ces dernières semaines avec désormais plus de 14.000 cas recensés dans 71 pays.

A l’ouverture des travaux, le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est dit « préoccupé par le nombre de cas signalés à l’OMS dans un nombre croissant de pays ».

« Il est réjouissant de constater une tendance apparente à la baisse dans certains pays, mais d’autres voient encore une augmentation, et six pays ont signalé leurs premiers cas la semaine dernière », a-t-il ajouté.

La variole du singe ravive les craintes d’une stigmatisation de la communauté gay

Selon l’OMS, cette deuxième réunion du Comité d’urgence se justifie par un besoin de conseils pour évaluer les conséquences immédiates et à moyen terme de l’évolution de cet événement sur la santé publique.

« Les considérations formulées par le Comité lors de sa première réunion, il y a près d’un mois, ont permis de délimiter la dynamique de cette épidémie », a affirmé le Dr Tedros.

À mesure que l’épidémie se développe, l’OMS estime qu’il est important d’évaluer l’efficacité des interventions de santé publique dans différents contextes, afin de mieux comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

Pour l’instant, la grande majorité des cas continuent d’être signalés parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Selon l’OMS, ce mode de transmission représente à la fois une opportunité de mettre en œuvre des interventions de santé publique ciblées. Il reste aussi un défi car, dans certains pays, les communautés touchées sont confrontées à une discrimination potentiellement mortelle, insiste l’OMS.

« Comme beaucoup d’entre vous le savent du fait de leur engagement profond auprès de ces communautés, il existe une réelle crainte que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes soient stigmatisés ou rendus responsables de l’épidémie, ce qui rendrait l’épidémie beaucoup plus difficile à suivre et à arrêter », a-t-il dit.

L’objectif ultime de toute décision de l’OMS est de protéger la santé publique

Au fur et à mesure de l’évolution de la flambée, l’appel à un accès ciblé et ciblé à toutes les contre-mesures pour la population la plus touchée a également augmenté. « Malheureusement, les informations communiquées à l’OMS par les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont encore très rares », a regretté le Dr Tedros.

Or cette incapacité à caractériser la situation épidémiologique dans cette région représente « un défi important » pour la conception d’interventions visant à contrôler cette maladie historiquement négligée ». 

A noter que lors d’une première réunion le 23 juin, la majorité des experts avait recommandé au Dr. Tedros de ne pas qualifier l’événement d’urgence de santé publique de portée internationale. « Je suis parfaitement conscient que toute décision que je prends concernant la détermination éventuelle d’une urgence de santé publique de portée internationale implique la prise en compte de nombreux facteurs, l’objectif ultime étant de protéger la santé publique », a conclu le chef de l’OMS.