Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le Conseil de sécurité ont condamné fermement mardi l’attaque par des éléments armés, dans la matinée du 10 juillet, contre une patrouille de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), dans le nord-est du pays, qui a entraîné la mort d’un Casque bleu rwandais.
La MINUSCA a immédiatement ouvert une enquête sur les circonstances exactes de cette attaque qui a eu lieu sur l’axe Sam-Ouandja-Ouadda, dans la préfecture de la Haute-Kotto, a précisé le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric.
Durant cette attaque, trois éléments armés ont été tués et un capturé, a indiqué de son côté la MINUSCA dans un communiqué de presse publié lundi.
Traduire les auteurs de l’attaque en justice
« Le Secrétaire général rappelle que les attaques visant les soldats de la paix des Nations Unies peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international. Il appelle les autorités centrafricaines à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de cette attaque afin qu’ils soient rapidement traduits en justice », a déclaré son porte-parole, réaffirmant la solidarité des Nations Unies avec le peuple et le gouvernement de la République centrafricaine.
Le chef des opérations de paix des Nations Unies, Jean-Pierre Lacroix a dénoncé, dans un message sur son compte Twitter, cette attaque « lâche ». « Les Casques bleus ne sont #PasUneCible », a-t-il rappelé.
Dans une déclaration à la presse publiée mardi, les membres du Conseil de sécurité ont condamné « dans les termes les plus vifs » l’attaque. Ils ont rendu hommage à tous les soldats de la paix qui risquent leur vie.
Les membres du Conseil ont appelé le gouvernement de la République centrafricaine à enquêter rapidement sur cette attaque avec le soutien de la MINUSCA, à traduire les auteurs en justice et à tenir le pays contributeur de troupes concerné informé des progrès. Ils ont souligné que les attaques visant les soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international et que « l’implication dans la planification, la direction, le parrainage ou la conduite d’attaques contre les soldats de la paix de la MINUSCA constitue une base pour la désignation de sanctions ».
Les membres du Conseil de sécurité ont en outre souligné l’importance pour la MINUSCA de disposer des capacités nécessaires pour remplir son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité des Casques bleus, conformément à la résolution 2659 (2022).
Le Secrétaire général, les membres du Conseil de sécurité et le chef des opérations de paix ont exprimé leurs plus sincères condoléances à la famille du Casque bleu décédé, ainsi qu’au peuple et au gouvernement du Rwanda.
Maintien d’une posture robuste
La MINUSCA a précisé qu’elle poursuivait la sécurisation de Sam-Ouandja, avec l’arrivée de Casques bleus supplémentaires, le 5 juillet, et des patrouilles de la Force et de la Police menées dans la ville et ses environs. Le 4 juillet, la ville avait été la cible d’une attaque meurtrière par les éléments armés, qui avaient été contraints de fuir après l’intervention de la Force déployée dans la ville.
La Représentante spéciale du Secrétaire général en RCA et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, a réaffirmé « l’engagement de la MINUSCA à maintenir sa posture robuste dans l’exécution de son mandat de protection des populations civiles, en appui aux autorités centrafricaines ».
Elle a salué « la réponse ferme et immédiate de la patrouille du contingent rwandais à cette attaque, qui a permis de repousser les éléments armés et de protéger la population de Sam-Ouandja ».