RCA : un casque bleu tué par des anti-balaka


Crédit photo : © 2020 D.R.

Un casque bleu burundais de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a été tué dimanche dans le centre du pays alors qu’il tentait avec ses collègues de stopper une attaque menée par des anti-balaka.

Dimanche après-midi, des éléments armés anti-balaka sous le commandement direct du dénommé Dimitri Ayoloma ont lancé une attaque contre la ville de Grimari, à l’ouest de Bambarim dans la préfecture de la Ouaka. Les anti-balakas ont immédiatement ouvert le feu sur les domiciles du sous-préfet et du maire, semant la panique au sein de la population.

Conformément au mandat de protection des civils de la MINUSCA, les casques bleus du poste militaire avancé de la Mission sont immédiatement intervenus pour mettre fin à l’attaque. « L’un d’entre eux a été mortellement touché par les anti-balaka, qui ont délibérément ouvert le feu sur les soldats de la paix », a indiqué la MINUSCA dans un communiqué publié le jour de l’attaque.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RCA, Mankeur Ndiaye, a fermement condamné cet « acte odieux » qui coûté la vie à un casque bleu. « Cette attaque contre la ville de Grimari et les casques bleus est inadmissible et constitue un crime grave relevant de la compétence des juridictions nationales et internationales », a déclaré M. Ndiaye. «  Le leader de ces éléments armés, Dimitri Ayoloma, ainsi que tous les auteurs et complices de l’attaque devront répondre de leurs actes devant la justice », a précisé le Représentant spécial.

M. Ndiaye, qui dirige également la MINUSCA, a rappelé que toute atteinte à la vie d’un soldat de la paix peut être considérée comme un crime de guerre et est passible de poursuites par la justice nationale ou internationale. « Ce crime ne doit pas rester impuni », a, pour sa part, déclaré le chef des opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, sur Twitter.

La Force de la MINUSCA a renforcé les patrouilles à Grimari pour sécuriser les populations et prévenir d’autres incidents. M.M. Lacroix et Ndiaye et tout le personnel de la mission onusienne en RCA ont présenté leurs condoléances à la famille du casque bleu tué ainsi qu’au peuple et au gouvernement burundais.

Il s’agit du deuxième membre de la MINUSCA tué au mois de mars par un groupe armé en RCA. Le 7 mars, le corps sans vie, criblé de balles, d’un employé du bureau de la Mission onusienne, à Ndélé, (nord-est du pays) a été retrouvé tôt dans la brousse par la population. L’employé de l’ONU avait été tué par des présumés combattants du Front populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC).